La Revue du Cinema (1931)

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ont perdu la tête, les gros cachets ne leur suffisent pas, ils veulent faire les films eux-mêmes. Ils sont soutenus par le parent de Wilson, le rusé William Mac Adoo. Si les acteurs font les films, que fera Adolph Zukor!... Non, Zukor ne cédera pas ! Il a déjà pris Griffith aux « United Artists ». L'essentiel, c'est d'avoir des salles, et le plus possible. Raffler celles des petits propriétaires. Il ne suffit pas de fabri quer des films, il faut les passer. Marcus Loew est fier de la longueur de ses pellicules, Adolph Zukor du nombre de places de ses théâtres. Il les aura tous : Loew, les acteurs, le public ! Quand on fait la guerre, on la fait ! Zukor a soudain blanchi. Il a la chevelure d un patriarche biblique, mais son cœur est celui du jeune David. Sous la fenêtre, I les tambours battent : ce sont les soldats qui vont à la mort. Les lèvres minces de Zukor sont pincées : pas un mot de plus ! — Zukor va à la victoire. 3 Lorsque Rockfeller apprit que le gouvernement des États-Unis intervenait contre lui, il eut un rire de dédain : il savait que le pétrole lui appartenait et il ne redoutait aucune loi. Exemple oblige. La vie des millionnaires, voilà le Plutarque de la moderne Amérique ! En quoi Zukor est-il pire que Rockfeller?... Si le pétrole fait vivre les moteurs, le cinéma fait vivre les cœurs. La « Paramount » n'a pas peur des « attendus » des procéduriers. Zukor est indulgent aux faiblesses d'autrui : la loi contre les trusts est indispensable à 1 apaisement des esprits timorés. Cette loi, il est peut-être nécessaire de la promulguer mais non de l'appliquer. Il est impossible de limiter l'extension d un trust comme il est impossible de limiter l'inspiration. Les adversaires de la Paramount ont pris l'offensive. Ils accusent Zukor d infractions à la loi. La Paramount veut truster toute l'industrie du cinéma, fabrication et exploitation. Aux États-Unis, 368 salles lui appartiennent. Dans certains centres importants comme Philadelphie, Dallas, Jackson par exemple, la Paramount a raflé toutes les salles sans exception. Zukor oblige les propriétaires de cinémas à prendre ses films en série sans leur laisser le droit de choisir. Il exige que seuls ses films soient passés dans les salles. Il lutte contre les autres firmes américaines à l'étranger. Oui, ce Zukor a trop d'amour-propre et pas assez de sentiments patriotiques !... Le gouvernement des États-Unis est alarmé. Il exige de la Paramount que, par écrit, elle renonce désormais à l'accaparement des salles, à la distribution des films en série et enfin à toute tentative qui aurait pour objet de limiter 1 exportation des films américains. Le gouvernement des États-Unis observe la loi contre les trusts. Adolph Zukor sourit aimablement. Sans hésiter, il appose sa signature : «Adolph ZUKOR». Il faut déférer aux petites formalités. L'engagement signé, Zukor passe à d'autres affaires plus importantes. Nous achetons quatre salles en Pensylvanie. Instructions aux agents de la Paramount. Nous consentons à distribuer des films aux tenanciers des salles, mais à la seule condition qu'ils nous prennent 40 % de leur programme hebdomadaire. Contrat pour cinq ans. Ou bien : nous avons droit à la moitié de la recette, les tenanciers s'engagent à prendre en six mois, douze films à notre choix. Europe : accord avec 1' « U. F. A. » — plan d action de la « Parufamet ». A Paris, nous achetons le Vaudeville. En Australie... Dans l'Inde... En Chine... Partout, rien que nos films. Des films splendides ! Méfiez-vous des M