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La Revue du Cinema (1931)

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vont au cinéma. Si Zukor vote pour les Républicains, c'est une affaire de bilan. Mais les chômeurs, eux, sont véritablement envoûtés par cette idiote de politique. Jusqu'à l extinction de voix, ils prônent leurs idées comme si les idées c'étaient des rasoirs sans danger ou des stylographes. Qu'ils aillent donc en Europe. En Europe, il n'y a pas assez de dollars et il y a trop de temps. Voilà qu'au pays de Zukor, on ne sait quels extravagants avaient imaginé de faire la Révolution. Ils avaient déclaré que le pouvoir appartenait aux pauvres. Quelle niaiserie !.. Il faudrait peutêtre que les criminels arrêtassent les policemen. Qu'on ruine les riches, et il n'y aura plus ni beauté ni cinéma. Zukor est bonhomme, il est prêt à acheter une charretée de pommes aux chômeurs. Mais laissons de côté la philanthropie ! Zukor a un remède radical : il fabrique de l'espérance. Si les bénéfices de Paramount ont augmenté de 17 millions, au cours de 1 année dernière, il ne faut voir là que la sagesse du Tout-Puissant. — Il rend au centuple... Zukor examine une note de compte rendu : «... la fréquentation du cinéma subit la répercussion déplorable de la vogue des danses, de l'activité des sociétés religieuses et aussi de la recrudescence du chômage... » Eh bien, il faut lutter contre les danses... nous sommes les adversaires des distractions immorales. Quant à la concurrence des sociétés religieuses, on peut arriver facilement à un accord — pourquoi ne pas organiser des cinémas dans les églises?... Il faut montrer comment pèchent les impies — cela gardera du péché baptistes et méthodistes. Que Mr. Hays voie un peu cela... Le chômage, la fin en viendra bien. Parmi ceux qui vendent des pommes à Broadwav, les uns claqueront, d'autres feront fortune, d'autres encore — qui sont des millions — reprendront le chemin de 1 usine. Le lour — la chaîne, le soir — le cinéma. Telle est la loi de la Création. V Dans l'allée, sautillent de naïves bergeronnettes. Les lourdes giroflées sentent 1 été et le bonheur et un gros père bourdon raconte ses petites affaires de famille. Il semble qu'il n'y ait au monde ni Broadway, ni temple à trente-six étages, ni films parlants, ni actions. Dans l'allée, Zukor se promène en effarouchant les bergeronnettes. Il est chez lui. Il n'y a que quarante minutes d'ici NewYork. Zukor aime la bucolique. — « Je suis Hongrois et tous les Hongrois sont paysans dans l'âme »... Il cultive les fleurs et se baigne dans l'eau transparente d'un bassin. Le soir, il écoute de la musique — aucune îouissance n'est plus élevée. Les sons ne s arrêtent jamais, ils tournent, tournent comme le vent; mais les sons ne sont pas les mornes homélies de l'Ecclésiaste, les sons, c'est la vie; ils sont en majeur comme la chance, ou tristes comme la vieillesse qui vient, comme les manœuvres des « Warner brothers » ou comme le destin de ce pauvre Fox. Zukor écoute la musique. Puis il joue au bridge. Puis il dort. Il dort et il rêve, ce sont ses rêves à lui, non pas ceux qu'on fait à son usine, mais d'autres — de merveilleux et d'ordinaires, des rêves comme en ont tous les hommes : un champ, des oies, 1 enfance... Malgré le pacte, les « Warner brothers » s'efforcent de saper la Paramount. Ils lui enlèvent ses acteurs — aujourd'hui même, Zukor vient d'apprendre que deux de ses étoiles, Roof Chatter et William Powel, avaient traité avec Warner. Oh, Zukor se passera d'eux. Sur la terre on a autant d'étoiles qu'on en veut, il n y a 20