La Revue du Cinema (1931)

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« Le film parlant rendra-t-il à la parole son rang d'honneur? Après une période de tâtonnements, où les vieux dramaturges, les vieux metteurs en scène et les vieux acteurs croiront leur heure revenue et le feront croire, on s'apercevra, je pense, qu'une grandeur toute nouvelle peut naître de ce jouet nouveau. « Je serais étonné qu'elle réside ailleurs que dans la discordance de la parole et de la mimique. « La parole produira des effets de profondeur insoupçonnée à la condition qu'elle évite de plaquer sur cette mimique un dialogue superflu, vite insupportable. Mais si elle est employée à trouver une ligne d'action extérieure au drame visible ( et distante, ou même divergente, de lui, ondulante autour de lui, hardie à le contredire, à le démentir, prenant aussi, à l'occasion, la place du chœur antique), si elle devient un commentaire non obligé de l'expression, si elle est instillée dans le film avec art et satanisme, à la façon d'un corrosif, alors on peut attendre des parlants une gamme d'émotions belles et authentiques. » J.-R. B. LE DERNIER EMPEREUR par JEAN-RICHARD BLOCH Prologue Ouvrir fondu sur Titre : C'ÉTAIT UN DES MATINS DE LA VIE DU MONDE « CIVILISÉ » SEMBLABLE A TOUS LES MATINS. Fondre. P. 1 . — Un petit matin fuligineux et transi d'automne. La rue la plus triste et la plus décourageante de la banlieue parisienne (Pantin, par exemple). Pavés gras. Rails de tramways. Usines. Murs d usines. Rien que des usines avec d'équivoques trouées de lumière : les bistrots. La foule, lente, uniforme, coulant toute dans le même sens, comme un fleuve muet et boueux, entre les murs, les gazomètres, — la foule des ouvriers du matin. Donner une impression de monotonie, de fatigue écrasante, de tâche interminable, sans joie ni espoir. P. 2. — Le métro. Train du matin. Train ouvrier. La foule atone, à moitié assommée de sommeil. Les ampoules électriques luisent mal dans une atmosphère épaisse de crasse et de douleur humaines. Les figures creusées. Les journaux du matin. P. 3. — L'arrivée à la gare du Nord des trains du matin (ceux des ouvriers. 6 h. 1/2, ou des employés, 8 h. 12), dans la brume grise du hall, envahi par le brouillard, la fumée, la pestilence de Paris. Au loin, le givre sur les voies et les fils de signaux (1). P. 4. — Le coup de 18 heures, place du Havre, à la sortie des bureaux, vu d'un des balcons qui font angle avec la rue de Châteaudun, la rue du Havre ou la rue d'Amsterdam. Le flot humain venant inonder la place, battre les degrés de la gare. Un des visages les plus pathétiques de Pans. (1) Il faut que toutes ces projections donnent une impression de nivellement inexorable, que tous les types humains apparaissent noyés confondus, uniformisés par des conditions de vie analogues. 38