La Revue du Cinema (1931)

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réaction du spectateur plus ou moins au courant, mais il en existe bien d'autres dans l'échelle des tarifs au théâtre Marigny. Il y a le Monsieur grincheux qui trouve scandaleux d'accorder trop d'importance à un simple pitre, mais qui riait tout de même autrefois. Son voisin, spectateur de gauche trouve que le défenseur des pauvres se compromet terriblement avec Briand et le duc de Westminster. Mais le troisième, patriote, s'estime vexé à part lui de voir son héros traverser d'autres pays avant d'arriver en France. Telles sont les réflexions qui peuvent germer dans la salle avant que la lumière ne s'éteigne, les erreurs du public qui confond 1 image abstraite que l'on a formée bêtement de Chariot avec le mannequin que l'on promène en Europe ou même le personnage réel. Rien n est si pénible que les impressions modifiées au cours de la représentation. Rien n est plus odieux que les commentaires échangés après coup par les critiques littéraires qui croient trouver enfin une prise dans le cinéma. Les coupables sont surtout les journalistes qui couvrent leurs huit feuilles de renseignements anticipés et contradictoires. Alors les légendes se mettent à courir. Pourquoi Chaplin a-t-il si brusquement quitté l'Angleterre? Parce qu'une délégation des aveugles de guerre est venue le trouver pour lui demander d organiser une représentation à son profit. Il a refusé en disant qu'il ne faisait pas la chanté. Hein? Qu est-ce que vous dites de ça? Il y en a pour toutes les interprétations. Les coupables sont surtout les écrivains qui ont cru le moment venu de signer un contrat intéressant en sortant un livre d'actualité. Mais il faut avoir pitié des critiques cinématographiques, dont les articles viennent plus tard, qui font plus ou moins tristement, leur métier, dont on sent tellement la gêne. De haut en bas de l'échelle il règne un semblable malaise. De Jacques Faure ( Griffe Cinématographique) qui s'en tire avec une grande maladresse littéraire, et n'a pas peur de déclarer que « City Lights lui a paru une resiucée d'anciens gags de Chariot » et aussi de Rigadin (sic), à Jean Fayard (Candide) qui énonce les termes de sa contrainte, mais qui pousse tout de même son petit couplet, en passant par Alexandre Arnoux (Nouvelles littéraires) qui cherche à « parler objectivement, comme on dit, de l'auteur de la Ruée vers for et des Lumières de la Ville », tous les professionnels du cinéma écrit manifestent leur impuissance. Mal gré tout on se trouve en présence de la plus émouvante production cinématographique qu'on nous ait montrée depuis bien longtemps. Le film est terriblement comique à la vision, sinistrement tragique à la réflexion. C'est bien la fin. On n'en verra plus d'autres. On les lira peut-être. Cet homme d'exception a subi la déformation des auteurs étudiés. Il ne travaille plus pour être regardé, mais pour être commenté. Puis il garde tout son génie, il réussit à rester vivant. Mais le temps le dépasse. II souffre. Il n'en peut plus. Il va peut-être mourir. Je serais bien surpris de voir un nouveau film de Charlie Chaplin. Louis Chavance. FEU MON ONCLE, par James Parrott (Metw-Goldwyn-Mayer) . On a assez parlé de Stan Laurel et Oliver Hardy (1) pour que tout le monde soit renseigné sur le genre de bouleversements que déchaînent ces deux diaboliques compagnons, sur les inextricables situations dont ils sont coulurmers. (I) La Revue du Cinéma, N" 7 : Oliver ET Hardy, par Louis Chavance. 58