La Revue du Cinema (1931)

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noir aux yeux de braise, d'un tableau effrayant qui se dépouille soudain de son voile. Les uns après les autres les occupants des chambres sont appelés par le domestique-fantôme qui roule des yeux blancs, dans la bibliothèque où « on les demande au téléphone ». Les malheureux y disparaissent brusquement avec un grand cri. Après une épique bataille contre une chouette, Hardy appelé au téléphone à son tour va démasquer 1 assassin grâce à Laurel et toucher enfin un héritage bien gagné quand la fin du film oblige l'histoire à rentrer dans le cadre d'un simple cauchemard. Ce scénario, copié sur le type des films d'épouvante américains, est très adroitement réalisé dans le style cher à Paul Léni. Mal erré les intentions caricaturistes du metteur en scène, il arrive qu'une ou deux fois on ait réellement FEUR. Quel triomphe pour la technique si décriée du fantastique ! et pour l'imagination de celui qui se laisse prendre aux mêmes trucs (quitte à jurer ensuite qu on ne l'y attrapera plus). Tous les films d'épouvante américains ménageaient dans leurs intrigues une large place au comique des situations que créaient le drame. On n'a fait ici que développer ce comique jusqu'à en faire le fond même du scénario. Et c'est très habile. Je ne crois pas que les amateurs de surnaturel puissent s en plaindre et crier au blasphème, puisque malgré tout ils y trouvent leur compte et restent libres de croire aux fantômes et apparitions. Feu mon Oncle ne se pose pas du tout en champion des « hommes forts qui n'ont pas peur », et il ne se propose pas de nous débarrasser par le rire ou le ridicule des vieilles terreurs qui nous poursuivent. Il n'est que le dernier et très bon film de Stan Laurel et Oliver Hardy (1). Jean-Paul Dreyfus. MADAME SATAN, par Cecil B. de Mille (Metrc-Goldwyn-Mayer) . A qui partirait pour la lune en ayant le droit de n'emporter qu'un film, on pourrait conseiller de choisir Madame Satan. 11 serait ainsi pourvu d'un échantillonnage complet de tous les genres de cinéma connus à ce jour. Comédie, vaudeville, music-hall, drame, féerie, comme des perles bariolées coulissent avec aisance sur le fil de l'intrigue la plus ressassée, la plus banale, délibérément choisie pour son insignifiance afin de ne pas distraire l'attention du spectateur, tournée, comme il se doit, vers l'extérieur des choses. Et ce devient un spectacle des plus réjouissants que de voir défiler tous les poncifs de la scène et de l'écran, revêtus de défroques américaines qui s'essayent à leur communiquer une vertu nouvelle. Le vieux lit du Palais-Royal qui ne faisait même plus rire à Tombouctou, quand il s'orne de stars en invraisemblables chemises de nuit ou drapées dans des sauts-de-lit en pure style Hollywood, parvient encore à se faire saluer au passage avec sympathie. La valse « Veuve joyeuse », quand elle se danse sur la passerelle d'un zeppelin devant un fond NewYork-la-nuit, vous prend un de ces petits airs grand'mère sortant du traitement Elizabeth Arden, et qui, toute guillerette, serait encore capable de faire son petit effet. De même, boire du punch ne doit plus guère se pratiquer que chez les cosaques rouges de l'Asie centrale; mais le boire dans des pistons de moteur et le puiser avec un pied de bielle, cela vous renouvelle le crâne romantique d une façon qui, ne se sachant pas parodique, est riche d'indications sur l'avenir. (I) On a fait parler les deux héros en français. Ils y arrivent avec une touchante application, mais les spectateurs rendent inutiles ces efforts qu'ils couvrent de leurs rires. 60