La Revue du Cinema (1931)

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de deux styles. Non qu elle ait en elle-même une valeur exceptionnelle, mais plus clairement que d autres œuvres, elle montre comment le style continental, repris, refondu, soumis à des injections de vitalité, est en train de devenir ce qui sera le style américain. Style qui procède d'un matérialisme innocent, trépidant, souriant et vainqueur, n ayant pas besoin comme l'autre, l'historique, de s'appuyer sur une idéologie en contradiction avec lui-même, mais reposant naturellement sur un solide monceau de dollars dont les reflets sont à coup sûr ce que nous ont montré de plus brillant, de plus sympathique et de plus neuf les écrans de nos pays de lésine. Jacques Spitz. LE MASQUE D'HOLLYWOOD, par CLARENCE Badger. Adaptation française de Paul d'Estournelle (Warner Bros-First National). Il avait plu à King Vidor dans une excellente comédie : Mirages, de se moquer du cinéma qui fut toujours sa raison d être. Le Masque d Hollywood, assez maladroitement démarqué de Mirages, prétend à plus de profondeur. Outre qu'on y raille sous les couleurs d'un drame assez noir le monde décevant et sot qui préside immuablement aux destinées de la production cinématographique, on s'efforce aussi de nous faire réfléchir à la puissance et aux besoins de cette nouvelle industrie. Encore que ceci soit maladroitement réalisé par le secours d'un symbolisme assez gros (et non par la seule valeur démonstrative des images), on découvre au public avec l'écrasant travail que nécessite la production d'un film, la prodigieues mécanisation des appareils et des hommes dans la nécessité de satisfaire à un besoin dont les peuples ont appris à ne plus pouvoir se passer : le cinéma. On y voit paraître un metteur en scène prétentieux particulièrement absorbé par la recherche de jolies filles qui se donnent pour un rôle, une étoile qui décline et se lamente, une jeune femme qui ne doute de rien et qui, par chance, arrive à la vedette, devient aussitôt insupportable et manque de tout gâcher sur un coup de tête. Film qu'on voit sans ennui malgré des longueurs et une sentimentalité truquée, et qui intéressera sans aucun doute un public trop heureux de visiter le monde mystérieux qui entoure le cinéma. Suzy Vernon y figure assez exactement la midinette qui rêve d Hollywood et se montre insupportable dans la réussite. Son air bébête et décidé lui vaudra la sympathie de la foule. (Mais souvenez-vous de Manon Davis dans Mirages!) Vital est comme toujours prétentieux et déplaisant. Hélène Darly en vedette oubliée ne nous fait pas croire qu'il s'agit là d'une injustice. Rolla Norman est parfait dans un rôle niais et fat. Les autres personnages sont bons et l'ensemble forme malgré tout un film d'une tenue assez agréable et reposante, par rapport à d autres films bien français du continent. Cette version française d'un film américain est certainement la meilleure par son unité de toutes celles qu'il nous a été donné de voir jusqu'à ce jour. Il semble que ce soit de ce côté que devrait continuer de s'orienter l'effort des producteurs américains, plutôt que de se borner à synchroniser des voix françaises d un ridicule pénible et faux à la gueule puissante d'un Bancroft. Des films comme Désemparé ne serviront en rien la cause du parlant et 1 innovation de la Paramount mérite de sombrer sous le ridicule. Georges Martell 62