La Revue du Cinema (1931)

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ARDENTE JEUNESSE (Our modem maidens), par Jack Conway (Metro-Goldwyn-Mayer 1929). A l'encontre du cinéma européen, dont la maladresse est au service de la plus étrange pauvreté, le cinéma américain semble s être donné pour tâche l'étude des différents milieux sociaux du peuple américain. De nombreux films visent une certaine classe sociale, évoluent dans un certain milieu, épuisant peu à peu tout ce que l'imagination des scénaristes y a pu trouver de cinématographique. Ce sujet épuisé, ils passent à un autre. Nous avons connu ainsi les cow boys, les clowns, les gangsters, les policiers, les gamblers, les prisons et les pénitenciers, les tribunaux et les universités, les sports, les soldats, les aviateurs, les marins, le music hall, le cinéma, la bourgeoisie. Parfois une volonté nettement établie de propagande nationaliste a présidé à leur mise en œuvre, mais le plus souvent, c'est inconsciemment qu'ils imposent aux spectateurs dans la fuite habile de leurs images la nécessité indiscutable de l'obéissance sociale et de la morale chrétienne, comme d'elles-mêmes s'imposent déjà dans les cerveaux du scénariste et du réalisateur la pleine valeur des superstructures sociales et spirituelles qui règlent leur univers. Ardente Jeunesse se présente à nous comme la suite d'anciennes " études » de la jeune hautebourgeoisie américaine et appartient à 1 agréable série des Folle Jeunesse et des Nouvelles Vierges dont elle est, en somme, le prolongement idéologique avec Our Blushing Brides, qui n'a pas encore passé l'océan. Au milieu de la gaîté enivrée (au sens alcoolique du mot) d'étudiants en vacances, Joan Crawford s'essaye à " vamper « Rod La Rocque, un jeune diplomate, pour faire pistonner son fiancé Douglas Fairbanks Junior. Celui-ci à la faveur d'une nuit particulièrement favorable s oublie jusqu'à séduire une jeune ingénue : Anita Page. La colère de Rod La Rocque qui comprend qu il a été joué, le désespoir d'Anita Page qui attend un enfant n'empêchent pas la célébration du mariage. Mais après un scandale terrible, Douglas restera avec Anita, tandis que Joan, plus tard, retrouvera Rod La Rocque qui l'aime encore. Ardente Jeunesse n est pas embarrassé de cette morale, de cet " honneur » qui encombrait le Nouvelles Vierges. On ne nous y donne personne en exemple. C'est de lui-même que naît ici le dégoût de ce " grand monde 1 aux préoccupations sordides et vaines, de ce milieu oisif et oiseux aux cérémonies compliquées, coutumier de la débauche ou d'un luxe de mauvais goût, cette bourgeoisie inconsciente d elle-même et de l'avenir qu'elle se prépare. (Je crois à la valeur démonstrative des choses, à la propre valeur destructrice des choses dont tout le monde est un jour à même de comprendre le néant par la fragilité et le ridicule auxquelles elles prêtent . On peut reprocher à des films comme Ardente Jeunesse le cadre déplaisant dans lequel ils se complaisent. On comprend parfaitement que des sifflets ou des rires les accueillent dans les salles populaires. Or, Ardente Jeunesse ne s'est fait siffler qu'en exclusivité à l'Impérial. Mais que cela ne trompe personne : ces mêmes spectateurs qui sifflaient Joan Crawford. je les ai vus applaudir Tardieu aux actualités, et leurs protestations ne visaient qu'une histoire d'amour trop compliquée et trop propre pour être comprise et appréciée par des Français. Quoi qu'il en soit, c'est là un film agréable et soigné dont l'interprétation est un véritable bonheur pour les yeux. Joan Crawford en jeune fille coquette et déjà rouée, Anita Page en ingénue, Joséphine Dunn en 1 chameau » et Rod La Rocque, qui ne vieillit pas, sont très remarquables. Mais tous les compliments doivent aller au très sympathique, jeune, gai, souple et intelligent Douglas Fairbanks Junior. J. P. Dreyfus. PRINCESSE A VOS ORDRES, par Hanns Schwartz, en collaboration avec Max de Vaucorbeil {Ufa-Pfei0er. — A. C. E.). Lorsqu'on aura dit que Lihan Harvey est charmante, il n'y aura plus grand chose à dire sur ce film. J'estime pourtant nécessaire de protester contre un genre qui s'impose sur nos écrans depuis Parade d'amour et dont Le Chemin du paradis a été la grande réussite : l'opérette filmée. Il est vraiment inadmissible que parce que le cinéma est devenu parlant et chantant, on en ait profité pour nous embarrasser de toutes ces mascarades militaires et pnncières, de ces histoires sans fantaisie qui n ont même pas le mérite d'être luxueuse (Dactylo, malgré la charmante Mary Glory; Nuits de Venise, malgré l'équivoque Roger Tréville et l'abominable Flagrant délit). La série est loin d'être close! 63