La Revue du Cinema (1931)

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VIEUX-COLOMBIER. — Georges Lacombe a joliment senti ce Jour d'été où les excellentes prises de vues de Georges Pénnal illustrent bien la sensation d'immobilité, de lourdeur et de sécheresse des journées de grosse chaleur. Nous avons beaucoup aimé La Contre-basse qu'Alexandre Rasumny a réalisé d'après un conte de Tchékhov. L'histoire pleine d'humour, de pitié, de cruauté est tout à fait jolie, et attachante; et les événements et les actes les plus disparates s'y entremêlent pour forcer la naissance d'un dénouement imprévu. Eugen Klopfer joue le rôle du contre-bassiste malheureux à qui finalement on vole ses vêtements et qui abrite dans la boite de son instrument la jeune fiancée qui, elle aussi, a eu envie de se baigner et qui n'a pas non plus retrouvé ses vêtements. A la noce, on pleure sur sa perte et on attend en vain l'arrivée du musicien. Le fiancé offre de jouer à sa place quand des gens amènent la boite dans laquelle ils croient apporter l'instrument. On ouvre la boîte et le fiancé voit sa fiancée nue, etc. Alexandre Rasumny a mis en scène cette histoire de la même façon qu'elle court. Nous regrettons de ne pas savoir le nom de la jolie fiancée. Citons celui de Werner Krauss qui personnifie un agent de police abruti et brutal avec toute la savoureuse grossièreté que ce singulier acteur est capable de montrer. Une excellente copie des Mystères de New-York a été récemment retrouvée. Monté et titré avec toute la probité souhaitable par René Emsalem, le film de Gasnier va passer incessamment au Vieux Colombier. Ceux qui n'ont pas vu cette bande à son époque pourront mieux deviner quelle importance et quel prix elle a pour ceux dont elle n'a pu sortir de la mémoire depuis 1916. Jean Tedesco compte passer également le chef-d'œuvre de Dovjenko : La Terre. Nous reparlerons longuement de ce film qui place Dovjenko parmi les plus grands auteurs cinématographiques, peutêtre à leur tête. En tout cas, il laisse loin derrière lui, avec La Terre, les œuvres des autres metteurs en scène soviétiques et les siennes propres. Avec une formidable simplicité, mais une grande force individuelle, Alexandre Dovjenko, qui sait saisir la nature exacte et la poésie des choses, a redonné dans La Terre toute son authentique valeur humaine au problème de la vie et de la mort, des jeunes et des vieux. Nous espérons de toutes nos forces que rien ne viendra plus retarder les représentations publiques de ce film. A. PROGRAMMES AMÉRICAINS AU WASHINGTON PALACE : Sin Takes à Holiday. The Shadow of the Law. Sin Takes à Holiday est le premier film parlant où nous ayons pu voir Constance Bennett, une des actrices les plus populaires d'Amérique à l'heure actuelle. Constance Bennett appartient à cette race de femmes habiles qui savent tirer le meilleur parti possible d'elles-mêmes. L'élégance parfaite de la coiffure, de la toilette, des manières, lui tient lieu de beauté, et une grande intelligence, qu'on sent derrière ses moindres paroles, lui permet de jouer à merveille un certain personnage propre à exciter 1 envie et l'admiration de toutes les jeunes Américaines de province, celui de la femme I sophisticated ", affinée et polie par le contact de la haute société européenne. Elle est, dans ce film, la secrétaire particulière d'un homme d'affaires qui l'épouse pour éviter d avoir à épouser quelqu'un d'autre. Le jour même du mariage, son mari l'envoie en Europe pour se débarrasser d'elle. Inutile de dire qu'elle reviendra au bout d'un an, complètement transformée, et qu elle fera la conquête de ce mari récalcitrant qu'elle-même aimait dès le premier jour. L intérêt du film est dans le dialogue, rapide et agréable, et dans le jeu parfait de Constance Bennett et de Basil Rathbone. Kenneth Me Kenna n'est pas un acteur excellent, il a du moins une jeunesse et une aisance qu'on aimerait voir aux acteurs français de même classe. The Shadow of the Law. — Encore un film moyen qu'une interprétation excellente sauve de la médiocrité. William Powell, en défendant une femme qu'il connaît à peine contre la brutalité d'un amant jaloux, à la malchance de voir celui-ci tomber accidentellement par la fenêtre. La femme s esquive pour éviter le scandale, et Powell, convaincu de meurtre, est envoyé en prison. Là, il se lie avec son compagnon de cellule qui l'aide à s'évader. Comme dans Alias Jimmy Valenline, on retrouve ensuite Powell, sous un autre nom, dans une autre ville, où il s'est refait une situation. Il est même presque fiancé à la fille du directeur. La police évidemment, retrouve sa trace, et il se voit obligé, pour gagner du temps, de se faire prendre les mains dans un engrenage afin d'éviter la confrontation des empreintes digitales. La vérité éclate à la fin, naturellement. William Powell est, une fois de plus, merveilleux de discrétion, de justesse, de profondeur. Par contre, le côté féminin, avec Natalie Moorhead et Manon Shilling, est plus faible qu'à l'habitude. Louis Gasnier metteur en scène des Mystères de New-York a particulièrement réussi des scènes de la nxe, du procès, de l'évasion. Il faut citer encore la scène où le directeur de la prison essaie en vain d amener William Powell à faire des révélations sur son compagnon de cellule. 65