La Revue du Cinema (1931)

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DISQUES DE CINÉMA Il est très difficile de supputer les chances d'un film, et sa qualité, même lorsqu'on connaît d'avance et ses acteurs, et son metteur en scène, et son metteur en musique. Les éditeurs de disques devraient se méfier de leur sens divinatoire, ne confier à la cire que des témoignages propres à séduire le public ou au moins à assurer au cinéma sonore une bonne propagande. Ce n'est de secret pour personne que la basse cuisine qui entoure la mise en musique du film. En Amérique, les éditeurs ont recours à des compositeurs de jazz et leur passent commande de partitions toutes faites, proportionnées au métrage delà pellicule. Lesdits compositeurs, hélas, ne sont ni des Gerslrwin, ni des Handy, ni des Whiting, ni des Isham Jones. Ce sont d'humbles commerçants qui confectionnent des trames musicales ni chair ni poisson et patiemment, laborieusement, activent cette agonie du jazz, dont ils sont les véritables artisans. Il y a cependant, dans la foule de ces partitions, des réussites qui méritent qu'on les commente. Exceptions que l'on cherchera presque en vain, dans la production française récente, où tout est d'une platitude à faire peur. A chaque film sa mélodie à succès. Et les façonniers du Faubourg Saint-Martin de se mettre en œuvre, de bâtir couplets sur couplets, et le microphone enregistre sans discernement toutes les àneries qu'on lui propose, côté film et côté disque... Cette manie de la chanson à tout prix caractérisait jusqu'à présent les œuvres dramatiques, les comédies etc., et n'avait pas encore atteint le documentaire. Ce pas est maintenant franchi. On adapte à ce genre de film des mélodies genre pittoresque, du goût le plus douteux. Allez voir Xord 70° 22°. A bord du baleinier qui les transporte vers la banquise, les voyageurs s'ennuient : « Allons, les copains, mettez-nous un disque », s'exclame l'orateur de la troupe. Et le disque se met à tourner, et c'est l'occasion de nous faire entendre Robert Blinder chantant une jolie valse, intitulée avec à propos La jolie fille de Saresby. On n'est pas plus ingénieux. Mais même le public bonasse des salles de quartier a peine à avaler la pilule, et de discrets silllets jaillissent çà et là dans les salles. Le film sonore et parlant court un grand danger. Et les éditeurs de disques obéissent à cette folle éclosion de pseudo-succès de vingt-quatre heures, et enregistrent sans arrêt. De septembre 1930 à mars 1931, près de mille disques ont été publiés en France à la gloire du film parlant, Si l'on n'y prend garde, les mêmes raisons qui sont à l'origine de l'échec de nombreux films produisant un encombrement, une stagnation peut être définitive dans la production du disque. C'est pourquoi il devient Indispensable de signaler les véritables réussites d'airs de films, telles les deux mélodies déjà populaires (pie Marlène Dietrich chante dans l'Ange Bleu. Le disque publié par gramophone est enregistré en anglais par l'interprète du rôle de Lola Lola, et l'on se demande pourquoi, puisque les deux versionsdisques sont enregistrées en langue étrangère, on n'a pas préféré inscrire sur les catalogues français la version allemande, conforme à l'original du film. On pourra adjoindre à ce disque l'excellente interprétation ^Amoureuse de la tête aux pieds (sic) de l'orchestre Paul Godwin chez Polydor. Le nom de Paul Godwin nous rappelle celui de Dajos Bela. son frère ennemi en musique viennoise, qui enregistra il y a deux mois chez Odéon des airs à succès du Chemin du Paradis une version qui peut passer pour la meilleure. Signalons enfin, pour terminer, un disque (pie vient d'éditer Brunswick, sous le titre The ^Yistler and his dog, qui donne, à l'orgue de cinéma, une excellente interprétation de cet air (pie les « Mickeg-Mouse Carloons » ont rendu célèbre. L'ANGK BLKC Falling in Love agatn Blonde Women / K (5.024 j Gramophone. Chanté par Marlène Dietrich. Amoureuse </<■ la t<:ic aux pieds 521.783 l 'olj dor, Par l'orchestre Paul Godwin. 75