La Revue du Cinema (1931)

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Ils vont à contre-cœur à l'église, ils ne trouvent pas une minute pour les lectures édifiantes, mais ils adorent le cinéma. Pour le bonheur de nos enfants, nous devons tirer parti de cette arme!... Will Hays considère ses enfants avec attendrissement : il est prêt à souffrir pour leur bonheur. Il est prêt à supporter aussi bien les déjeuners de ces commerçants pervertis que les commérages des artistes; il est prêt à renoncer à son rêve secret — donner à la Maison Blanche, des poignées de main aux citoyens américains, il est prêt à tout pour ses enfants, pour les siens et ceux des autres, pour l'avenir de la grande Amérique! Ainsi donc la décision est prise : Will Hays donne sa démission. Il n'est plus Ministre des Postes, il est le président d'une nouvelle organisation : « Motion picture Producers and Distributors. » Avec un sourire satisfait, il évalue : le Ministre des Postes recevait 10.000 dollars, le président de la « Motion picture » en recevra 100.000. Exactement dix fois plus... Pas mal pour un début! Et sans compter les opérations commerciales... Au reste, l'essentiel n'est pas la richesse, l'essentiel, c'est la vocation, le vœu, l'exploit. Les journaux annoncent avec enthousiasme l'acceptation de Mr. Hays. Ils l'appellent le « Tsar du Cinéma». Oui, oui, le tsar et non le roi. Roi — cela vous a un air commun. C'est bon pour le pétrole ou pour le coton. Les rois sont-ils rares en Europe ? Il y a le roi d'Espagne et même le roi d'Albanie. Le roi — c'est de l'opérette. Mais « tsar » c'est farouche et majestueux. Un tsar, c'est avant tout un autocrate. Nulle part il n'en existe. Il y en eut un en Russie. Mais lui aussi fut déposé, et c'est le trouble qui lui succéda. Le cinéma, lui, a passé son « temps des troubles » : maintenant il s'est donné un tsar. Ainsi, vive le Tsar du Cinéma, ou, Mr. Will Hays, ou comme l'appellent ses amis, Bill! Vive Bill Ier ! Quand Moïse descendit du mont Sinai, son front rayonnait d'un éclat insoutenable et il voila son visage. Quand Will Hays apporta aux propriétaires de toutes les usines de cinéma les Tables de la Loi, son visage était éclairé d'un sourire débonnaire, comme toujours, il ne marchait pas mais sautait, tel un petit lapin, comme toujours, ses longues oreilles pointaient avec entrain et ses yeux bleuclair se réjouissaient de la vue du monde de Dieu. Pour la taille, Hays n'a pas été gâté : il ne ressemble aucunement à Moïse. En revanche, sa voix est solennelle, elle a du poids. Il ht aux propriétaires abasourdis, son « Code de la Morale » : « Il est stipulé que : Les lois ne seront pas ridiculisées, la sympathie ne sera jamais suscitée pour la violation de la loi. Les infractions à la loi ne seront jamais représentées de façon à ce qu'elles puissent engendrer la sympathie pour le crime, contre la loi et la justice. La sainteté de l'institution du mariage et du foyer sera soutenue. L'adultère ne sera jamais justifié. Aucun film ou épisode ne devra ridiculiser une croyance religieuse. Les ministres de la religion ne devront pas figurer comme caractères comiques ou comme scélérats. L'usage du drapeau devra toujours être des plus respectueux. Des sujets tels que les pendaisons, les électrocutions devront être traités dans les limites soigneusement admises par le bon goût. » Zukor, Fox, Loew écoutent respectueusement. Comme ce qu'il dit est sensé ! Comme il se débrouille bien dans toutes ces minuties! En quoi est-ce inférieur au Code Mosaïque? Adoph Zukor se rappelle le temps où il étudiait : ce goye avait 8