La Revue du Cinema (1931)

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certains metteurs-en-scène présentent sous des couleurs exagérément sombre le régime des prisons, on dit qu'Eisenstein veut porter à l'écran un roman suspect de Dreiser. Mettre le holà! Hays arrive à temps à la gare — le train part dans une minute et demie. Il faut savoir vivre. Monter en wagon 1 5 secondes avant le départ du train, ne jamais prononcer de paroles déplacées, répondre aux lettres dès leur réception, s'arranger dans la conversation pour que seul parle l'interlocuteur. Tels sont les principes de Hays. Ce sont eux qui lui ont permis d'arriver à une si haute situation. Dans le train, il travaille bien entendu. Il dicte un câblogramme pour le gouvernement hongrois : « ... Attendu ce qui précède, il nous est absolument impossible de consentir au contingentement de l'importation des films américains. Stop. Nous nous voyons obligés... » A une seconde sténographe : « En réponse à votre lettre du 23 courant... » A une troisième : « Dear Adolph... » Tout en dictant, il feuillette un magazine. Une excellente nouvelle : palpitante, imprégnée d'un idéalisme profond! Il faut encourager les jeunes talents, d'ailleurs on peut tailler là-dedans un bon scénario. Il dicte à une quatrième sténographe une lettre pour l'auteur. Quatre sténographes. Deux secrétaires. Le wagon. Les fenêtres. La vie. Will Hays est ivre de la vie. Il chante comme le plus suave des rouges-gorges. A Hollywood il est préoccupé et insaisissable. Il évite la société des artistes. Ce ne sont malgré tout que des histrions et lui, est presbytérien. En outre, serait-il séant qu'un tsar frayât avec son peuple? L'amitié peut avoir une répercussion déplorable sur la discipline. Ni familiarité ni protections! De la justice! Les directeurs des usines et les metteurs en scène aiment parfois à potiner : « Jack est au mieux avec la Hongroise... » Hays bondit de son siège : — Excusez-moi, il faut absolument que je téléphone. Il faut maintenant dévoiler la passion secrète de cet homme qui semblerait gardé des passions. Pourquoi donc est-il le Tsar du Cinéma? c'est le Roi du Téléphone qu'il aurait dû être. Quand il voit ce cornet noir, la convoitise rend ses yeux troubles, ses mains tremblent. Il doit immédiatement téléphonner à quelqu'un!... Lorsqu'il est à New-York, il est sans cesse en communication avec Hollywood. 6.000 kilomètres. « Allo, Mr. Lasky? ». Chaque jour, il a 6 communications diurnes avec Hollywood. Mais, cela ne lui suffit pas. Il dort d'un sommeil léger, inquiet, comme un amoureux ardent à l'excès. Au milieu de la nuit, il se réveille. Il ne compose pas un poème. Il ne rêve pas à la femme aimée. Non, d'une main fiévreuse il saisit le récepteur : il a deux communications nocturnes avec Hollywood. Passionné pour le téléphone, il est, avec les êtres vivants, froid et hermétique. Il ne les supporte que sur l'écran — là, ils ne sont déjà plus des hommes mais ses sujets. Au poker, il sait très bien bluffer. Il sait encore mieux s'entretenir avec les Américains ordinaires. Il fait de grands gestes et répète quelques nobles paroles. Qu'est-ce que le cinéma? Vous pensez que ce sont les revenus de Zukor ou de Warner? La manœuvre de Mr. Clark qui, en ruse, a su dépasser Fox? La publicité? Les palais? Les actions? Kon, le cinéma, c'est le culte désintéressé rendu aux idéaux de l'humanité! Hays répète cela devant l'appareil, devant le micro, à la tribune, au théâtre, en souriant immuablement : Le cinéma, c'est la synthèse de toutes les œuvres vives de la civilisation, science et industrie, art et religion... La science, ce sont les brevets de la « Western Electric ». L'art, c'est la lutte pour les stars. L'industrie, ce sont les dividendes de Zukor et de Clark. La religion, c est ce code divin qui a pour auteur Mr. Hays lui-même. Les « Producers and Distributors » ne se sentent plus de joie. Ils ont depuis 12