La Revue du Cinema (1931)

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niosité, car ce film va coûter cher et tout le monde dans la maison sait bien c u'il ne sera pas bien fameux. Alors le Directeur de la Publicité commence tout de suite à faire de la réclame dans les journaux corporatifs, c'est-à-dire les publications destinées aux gens du métier et aux Exploitants (directeurs de salles). Il y a une, deux, mettons quatre importantes revues corporatives auxquelles on ne peut s'abstenir de donner sa publicité, parce qu elles sont lues ou parce qu'elles sont bien faites; mais il existe également une trentaine de petits périodiques particuliers ou locaux et de formats divers sur lesquels il faut avoir l'œil. Car leurs directeurspropriétaires rédigent volontiers de grandes campagnes d'assainissement financier et artistique contre ceux qui ne les arrosent pas suffisamment pour leur permettre de faire vivre les feuilles imprimées dont ils tirent leur situation sociale. Ces campagnes ne sont pas toujours hostiles et menaçantes, elles peuvent être au contraire l'expression d'une estime subite et d'une confiance émue, l'humilité et la considération du larbin qui élit son maître. N'ayant pu voir de bouts du film, n'ayant pas assisté au travail, le Directeur de la Publicité devra faire appel à toute son habileté, à sa ruse pour confectionner une publicité « originale ». Si en plus il connaît mal les interprètes, ne sait rien des collaborateurs, il se trouvera bien désorienté; et il ne lui restera plus qu'à avoir recours aux vieux trucs les plus sots et les plus primitifs ; il annoncera par exemple, en deux couleurs, sur trois belles pages glacées ou dorées : ATTENTION ! bientôt... M-N-F CINÉMA iiiiiiiiiiiiiiii la production qui marque le coup !... iiiiiiMliiiiiiiiiiiiiiii présentera Le film que vous attendiez. Un succès certain. Le triomphe de I esprit français. Le dernier mot du parlant. ARLETTE sera le film qui vous permettra de battre votre propre record de recette. I 2 3 Peu de temps après, le Directeur de la Publicité publie la liste des collaborateurs de la production, et celle des interprètes selon un ordre et une grosseur de caractères fixés par contrat et auxquels il ne saurait déroger sans s'attirer de graves reproches et exposer sa société à des procès de la part des artistes engagés. Il usera aussi de ses bonnes relations avec les grands journaux pour leur faire passer des petits échos, insérés généralement gracieusement en sus ou en prévision de grosses commandes de publicité. Vous comprenez maintenant pourquoi vous avez pu lire parfois un entrefilet aussi cocasse que par exemple... Un ACCIDENT. — La charmante vedette Aline Aubyn a été, avant-hier, victime d'un accident alors qu elle se promenait en automobile avec le comte de Quelque Chose dans la forêt de Fontainebleau. La voiture, qui roulait à plus de 100 à l'heure, a dérapé sur une peau de banane et s'est retournée. Fort heureusement les deux occupants en ont été quitte pour la peur. Renseignement pris, il s'agit d'une des scènes pathétiques qui closent Ariette, la grande production M. N. F. qui sera prochainement etc... Un bon Chef de Publicité, pour les journaux, est celui qui dépense beaucoup; pour les firmes, celui qui obtient autant en dépensant moyennement qu'en jetant 1 argent à pleines pelles, c'est-à-dire non seulement en discutant désespérément 16