La Revue du Cinema (1931)

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L'espace correspondant au chiffre des emprisonnés reste en blanc, la censure ayant sans doute interdit qu une pareille précision ne parvienne jusqu'au public. P. 440. — Vive émotion de Moravie qui se lève, fait quelques pas de long en large, sonne, donne un ordre à Félicien qui paraît, puis disparaît (« Priez le chancelier de venir me parler aussitôt qu il le pourra ")■ pose la main sur l'épaule de Fletcher, lui explique ce qu'il attend de lui. Fletcher incline la tête pour montrer qu il a compris et prend congé. P. 441. — Félicien, chez le chancelier, introduit par Myriamsky, interrogé par Longpré, Félicien ne fait pas de difficulté pour lui raconter ce qu'il a pu surprendre de la scène. Myriamsky paraît très fier du complice qu'il s'est procuré dans la personne du baron. Longpré écoute avec attention mais sans émoi et sans abdiquer son sourire tranquille. Il pense : « Ah ! voici enfin notre première bataille ! " Il se lève et se prépare à se rendre à l'invitation du souverain. P. 442. — Fletcher dans la rue (nous sommes toujours en hiver) à la recherche des bureaux de l'avant-garde. Il pénètre dans l'immeuble. P. 443. • — Fletcher à la rédaction de l'avant-GARDE. Il explique qu'indigné par les révélations pourtant tronquées de la feuille radicale et inquiet du sort d'un ami, il désire des renseignements complémentaires. Les rédacteurs présents le regardent avec une certaine méfiance. Mais sa figure grave et loyale les impressionne. P. 444. — L'imprimerie de l'avant-GARDE. La grande salle des rotatives au fond. Un des rédacteurs a conduit Fletcher devant le marbre où se trouvent encore les clichés originaux des articles censurés Le rédacteur arrache la feuille collée qui masquait la partie censurée de la composition et fait tirer par un prote une épreuve à la brosse de l'article intégral. P. 445. — Fletcher dans le cabinet de l'empereur remet à celui-ci l'épreuve. On lit : ...DU PEUPLE EST PARVENUE A SE FAIRE ENTENDRE. PAR DIZAINES DE MILLIERS, DES CITOYENS ET DES CITOYENNES DE TOUTES LES CLASSES DE LA NATION S'ÉTAIENT SPONTANÉMENT ACHEMINES, EN DEPIT DE TOUTES SORTES D'OBSTACLES ET DE PRIVATIONS, VERS NOTRE GRAND PORT MARITIME. Il.S NE DEMANDAIENT QU'A APERCEVOIR NOTRE NOUVEAU SOUVERAIN, A L'APPROCHER, A LUI APPORTER LES VŒUX FERVENTS D'UN PEUPLE OPPRIMÉ. Ces MALHEUREUX ONT ÉTÉ L'OBJET DES BRUTALITÉS DE LA POLICE, POURCHASSÉS, CHARGÉS. BREF NOUS N'ÉVALUONS PAS A MOINS DE NEUF MILLE LE NOMBRE DES CITOYENS COURAGEUX QUE LA POLICE A PRIVÉS DE LEUR LIBERTÉ... P. 446. — Sur ces entrefaites, Félicien entre et annonce le Chancelier. Moravie : 1 Introduisez-le. » Entrée du comte qui jette à Fletcher un regard perçant. Les deux aides de camp saluent et se retirent. P. 447. — Scène violente entre l'empereur et le chancelier. Moravie montre l'épreuve de 1 article censuré à Longpré. Celui-ci ne témoigne aucun étonnement. Son sourire froid (voir vol. p. 88 : les trois premières répliques de Longpré et de Moravie). Moravie : « Ces gens qui ont eu foi en moi, qui sont venus à moi, je me dois à eux, je veux aller à eux. Qu'on les libère de suite. " Longpré : « II y en a, dans le nombre, dont les intentions n'étaient pas si innocentes que votre Majesté le croit. » P. 448. — Longpré évoque en quelques mots la tentative manquée d'arrestation de ces révolutionnaires étrangers qu'on a poursuivis dans les rues du port, et cette jeune anarchiste française sur laquelle on a saisi un document compromettant. Ce récit se matérialise par fondus successifs qui évoquent devant le spectateur la poursuite de Janvier et de ses amis, à Harbour, et 1 Alouette enfermée. P. 449. — Moravie insiste : " Les noms ! La liste des noms ! • Longpré demande la permission de faire chercher le ministre de la police, détenteur de ces dossiers. Il va à la porte, appelle Myriamsky et lui donne un ordre. P. 450. — Un interrogatoire de l'Alouette. Un juge d'instruction ironique, égrillard, dont I opinion est évidemment faite d'avance. Un lamentable interprète, éperdu, noyé et terrifié, achève de compliquer pour l'Alouette cette cérémonie judiciaire. P. 451. — Le cabinet de 1 empereur. Le ministre de la police est là. Moravie : « Les noms! » Le ministre, après un regard vers Longpré (depuis dix-huit ans, tout le monde est habitué à n obéir qu au chancelier), tire son dossier de sa serviette et l'ouvre devant l'empereur. Ce sont les fiches signalétiques des principaux inculpés. Moravie les prend et les fait rapidement défiler devant lui. P. 452, P. 452 bis, P. 452 ter. — En G. P. apparaissent rapidement quelques fiches anthropométriques, avec empreintes digitales et photographies de quelques-uns des « croisés » que nous avons vus dans toutes les scènes représentant la foule mystique (voir vue n" 398) un ouvrier mineur, un garçon de ferme, d'autres encore; puis, subitement, 1 Alouette. P. 453. — Moravie, violemment ému, considère longuement cette figure qui lui rappelle tant de souvenirs. Quand il relève les yeux, son expression est celle d'un dédain et d'une ironie sans bornes. Titre : « AINSI, CE SONT LA VOS INCULPÉS LES PLUS DANGEREUX? » Il tient toujours à la main la fiche anthropométrique de l'Alouette. P. 454. — Réponse du ministre de la police : Titre : « OUI, SIRE, SANS AUCUN DOUTE. » Longpré met son lorgnon jette un coup d'oeil sur la photographie, glisse un regard attentif, vers la figure de l'empereur, en glisse un autre, légèrement dédaigneux, vers son chef de la police, et a son sourire énigmatique. 27