La Revue du Cinema (1931)

de lui, Fletcher, lequel le reconnaît, revient sur ses pas, regarde par-dessus l'épaule du marin, voit le titre du journal, sourit, s'éloigne un peu, se frotte les mains. P. 502. — Moravie et Fletcher, dans le cabinet de travail impérial. Fletcher dit à Moravie : Titre : « JE PENSE AVOIR RETROUVÉ LES PERSONNES QUE VOTRE MAJESTÉ M'AVAIT ORDONNÉ DE RECHERCHER. » P. 503. — Titre : « ET OU CELA? » demande Moravie. P. 503 bis. Titre : « DANS LA POCHE DE L'ORDONNANCE DU BARON FÉLICIEN » répond Fletcher. P. 504. — Paul, sous son réverbère, ayant achevé de prendre connaissance du journal remis par Del Monte, le plie, le glisse dans sa poche, puis prend la direction du Palais en sifflotant d un air allègre. P. 505. — Pauline, rentrée chez elle, dans son intérieur, est assise sous une haute lampe, très songeuse, ravagée par les sentiments contraires qui l'agitent. Sonnerie de téléphone, — un élégant téléphone pour dames. — Elle attire l'appareil, écoute, s'effraye un peu, sonne, se fait apporter sa cape de fourrure, s'habille. P. 506. — La voici qui est introduite dans le cabinet de travail du chancelier. Elle est très pâle et émue. Mais loin d'être accueillie avec colère et reproche, comme elle s'y attendait, elle trouve un homme sarcastique et calme . Titre : « JE SUIS TRÈS CONTENT DE VOUS, MADAME. J'AVAIS D'ABORD SUPPOSÉ QUE VOUS VOUS ÉTIEZ AMOURACHÉE DE NOTRE JEUNE HOMME AU POINT D'ABANDONNER NOTRE SERVICE POUR LE SIEN. PAR CHANCE, IL N'EN EST RIEN, PUISQUE VOUS INTRODUISEZ VOUS-MÊME UNE RIVALE AUPRÈS DE LUI. » Il hausse les épaules et sourit d une façon insultante. Par fondu et enchaîné, nous voyons alors se projeter la scène que Longpré essaye perfidement de matérialiser dans l'imagination de Pauline et qui se passe effectivement, au même instant, au Palais impérial. C'est l'arrivée de l'Alouette (Lucienne). P. 507. — La cour du Palais impérial. Fletcher reçoit l'Alouette à la descente de l'auto. La surprise de la jeune fille. Elle apparaît telle qu'elle est sortie de sa cellule, le matin même, après quelques nuits de prison, négligée, charmante P. 508. — Fietcher la précède à travers les escaliers et les antichambres, au milieu des laquais respectueux et des chambellans qui saluent très bas l'aide de camp impérial. Félicien, au passage, ouvre la bouche d'étonnement et s'esquive pour aller faire son rapport. Surprise croissante de la petite ouvrière. Mais, en vraie gamine de Paris, elle n'est pas épatée du tout. Seulement un peu ahurie de cette suite d'événements auxquels elle ne comprend rien. Fletcher est souriant et discret. Elle ne sait où on la conduit et elle n'a jamais rien vu qui ressemble à ce qu'elle voit. P. 509. — Fletcher introduit l'Alouette dans le cabinet impérial. Moravie, debout, attendait la jeune fille. Il lui tend les deux mains en souriant. Elle a un recul étonné. P. 509 bis. — L'appareil se trouve à la place des yeux de l'Alouette, enregistrant et matérialisant sa stupeur, son vertige. Autour de la figure de Moravie, seul point fixe de la projection, toute la pièce se met à virer doucement. En même temps, la figure de Moravie s'éloigne à toute vitesse, diminue, rapetisse, puis tout d'un coup, se rapproche. Chavirage lent et nauséeux de tout le décor autour du visage bien-aimé. d'abord dans un sens, ensuite dans l'autre. Après un nouvel éloignement la figure de Moravie, ses deux mains tendues en avant et son sourire sur les lèvres, se rapproche une seconde fois, mais, ce coup-ci, avec une violence irrésistible, jusqu'à prendre des proportions colossales, jusqu'à faire croire à la salle tout entière qu'elle va la toucher. P. 509 ter. — ■ C est l'Alouette qui s'élance vers son ami retrouvé. Fondre rapidement. JEAN RICHARD BLOCH (voir la fin page 75) 32