La Revue du Cinema (1931)

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Conrad Veidl (le somnambule Cesare), Werner Krauss(Caligari)dans Le Cabinet du Docteur Caligari, réalisé par Robert Wiene en 1919 sur un scénario de Karl Mayer et Hans Janowilz. malgré leur origine commune : les vieilles légendes nordiques qui ont été comprises différemment par les habitants des pays noirs et les habitants des pays blancs. L'Aile magne avec ses brumes et ses forêts a enfanté des ombres noires, hurlant dans le vent, se perchant dans les arbres. La Suède avec ses glaces étincelantes et paisibles a eu des fantômes blancs transparents comme une gelée qui chantent dans la brise de neige et se blottissent sous les auvents. Pourtant, la grande différence entre les fantômes germaniques réside en ceci : 1 Allemagne les fait naître du grimoire hermétique d'un magicien ou d un alchimiste tandis qu en Suède, ils forment la partie la plus gracieuse de la légende populaire. En Allemagne, ils sont magie noire en Suède, magie blanche. D après Paracelse, la religion est l'ensemble des règles qui tentent de fléchir les puissances supérieures. La magie, au contraire, est l'ensemble des règles qui tentent de les asservir. Or, la Germanie a toujours voulu commander aux forces errantes et les mettre à son service. Les sorciers, les alchimistes, les kabalistes, les dissecteurs se sont documentés sur les goûts maniaques de l'au-delà et c'est d après les vieux textes ■que sont venus le Golem, Nosferatu, Caligari, L'Etudiant de Prague, Métropolis, Les 35