La Revue du Cinema (1931)

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COURRIER DE MOSCOU LE CINÉMA SOVIÉTIQUE A HOLLYWOOD Un des directeurs du Film Art Théâtre de Hollywood, spécialisé dans les films soviétiques, a fait, de retour à Moscou, les déclarations suivantes : « Le cinéma russe intéresse beaucoup les clubs d'avant-garde américains. En Californie, État privilégié puisque le seul à ne pas avoir de censure, on a vu, depuis septembre 1929, successivement les films suivants : Potemkine, Le Village du péché, Deux jours (de Stabovoï), Sa voie, Octobre, La Prison (de Room), Arsenal, Boulat-Batyr (de Taritch), Terre prisonnière (de Raïsman), La Nouvelle Babylone (de Trauberg et Kosintzef). Malheureusement, un certain nombre des copies étaient en assez mauvais état. « Aux présentations assistaient les metteurs en scène américains les plus réputés. Les scènes de masse les laissaient étonnés et incrédules. Ils étaient persuadés que les passages des manifestations bolchevistes et la fusillade de la foule au coin de la Sadova et de la Perspective Nevski (dans Octobre) étaient tirés d'actualités de 1 époque. De même pour certaines scènes où figurait Lénine. Nous avons eu beaucoup de peine à les persuader que toutes ces scènes avaient été reconstituées. « Leur plus grande critique fut pour le montage. Ils ne comprenaient pas pourquoi Eisenstein répétait si souvent certaines images. Même l'un d'eux vit dans le montage « haché » le signe d'une technique attardée. Tout en reconnaissant la maîtrise d'un Eisenstein, beaucoup de metteurs en scène américains affirmèrent être capables de tourner des films aussi bons que Deux jours, La Prison, Sa voie, s'ils n'étaient pas obligés de travailler « pour de l'argent. « Les films qui eurent le succès commercial le plus grand furent Octobre et Potemkine. Le premier surtout, quoique celui du deuxième fut tel qu'il permit de remettre à neuf tout le théâtre. Deux jours se terminaient toujours sous les applaudissements. « Naturellement nous eûmes des difficultés avec les patriotes américains, très choqués par la représentation sur l'écran des réactionnaires russes, qu Eisenstein, Poudovkine, Trauberg ne ménagent pas. La Nouvelle Babylone, film sur la Commune de Pans, fut interdit à la suite des démarches d'une ligue de patriotes qui a la charmante habitude de faire sauter les maisons des ouvriers étrangers ou américains suspects d'idées « subversives ». Ce film fut déclaré par la police immoral, dangereux et révolutionnaire. Mais la vraie raison est qu à leur avis, en U. R. S. S., dont le gouvernement n'est pas reconnu par les États-Unis, les communistes peuvent faire ce que bon leur semble, tandis que Pans, c'est en somme déjà l'Amérique ! » 64