La Revue du Cinema (1931)

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COURRIER D'HOLLYWOOD L'atmosphère d'Hollywood est un peu bizarre depuis quelque temps. La crise formidable qui arrête les affaires aux États-Unis en ce moment touche sérieusement le cinéma à présent. Naturellement ça a commencé par l'exploitation. Les gens vont de moins en moins au cinéma; ce n'est pas parce que le parlant a cessé de plaire comme certains journalistes essayent de le faire croire pour le croire, mais parce que les gens ont moins d'argent et qu'aussi, leur optimisme et leur confiance dans l'avenir, dans le confort matériel étant ébranlés, ils sont souvent nerveux et de mauvaise humeur. De là à trouver que les nouveaux films sont mauvais ou ne valent pas la peine d'être vus... A côté de ça, n'importe comment, la production 1931 est certainement plutôt faible. La force du film parlant a dérouté les producteurs; ces producteurs qui se fient trop aux expériences (bonne et mauvaise) et croient à la réalité des formules et des systèmes. A cause du dialogue, le parlant les a rendus bientôt esclaves des auteurs dramatiques, et ils ont cru élevé le cinéma au-dessus du niveau franchement populaire où il prospérait. Le résultat est que la majorité des spectateurs se fatiguent devant ces histoires à demi-raffinées et soi-disant subtiles et que l'« élite » méprise cet espoir puéril de faire cultivé, intelligent, européen qu'on sent dans la plupart des films actuels. D'autre part, les bons écrivains, qui connaissent les traditions d'expurgation et d'adaptation des bureaux de scénarios, traditions codifiées par les commandements laïcs de William Hays, ou bien refusent de travailler pour le cinéma, ou bien se laissent aller — pour l'argent — à produire des histoires paresseuses qui ne sont que des pastiches de films conventionnels. Et l'on trouve dans les dialogues des phrases d'une sottise telle que même des acteurs comme William Powell, Robert Armstrong, Lewis Stone, Constance Bennett, Ruth Chatterton arrivent difficilement à les faire passer. On tourne à nouveau les grands sujets de films muets qui avaient eu du succès naguère. Les productions aussi obtenues sont malheureusement presque toujours inférieures aux versions silencieuses. Les meilleures choses sont toujours les films de « gangsters » : Secret Six, par George Hill; The Public Enemy, par W. A. Wellmann; Little Caesar, par Mervyn Le Roy obtiennent un succès mérité. Ces bandes, ainsi que le Front Page de Lewis Milestone — entièrement parlé en argot new-yorkais — ■ contiennent des moments de très grande qualité. Vous ne pouvez, avec le peu de films qu'on vous montre à Paris, juger du bon cinéma américain actuel sans avoir encore eu la chance de les voir. Mais la production des films de gangsters est interdite à partir du 1er juillet. II n'est plus question des films de guerre. Alors les producteurs qui croient à la mode des genres en sont encore à chercher à la lanterne les histoires « sophistiquées » c'est à dire les drames élégants, où les gens se battent à coup de paroles cyniques, subtiles ou spirituelles et où le péché est envisagé avec une indulgence souriante. Ces films sont pleins de divorcés, de demi-vierges, de gigolos, d'hommes à femmes et d'adultères mondains. Barbara Stanwick et Constance Bennett, deux actrices très intelligentes et très bien habillées, ont excellé dans ce genre de films. Avec l'aide du magazine Photoplay, la compagnie Warners organise un grand concours de scénarios avec 10 prix de 2.000 dollars. Combien d'invraisemblables 68