La Revue du Cinema (1931)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

niaiseries ne vont-ils pas recevoir, mais aussi, parmi les histoires utilisables — écrites par des inconnus ou des auteurs célèbres déguisés — le jury saura-t-il choisir les sujets réellement capables de faire des films intéressants? Et ensuite les Warners voudront-ils les tourner? En outre ce concours touchera sans doute seulement des Américains ou des Anglais, c'est-à-dire les habituels fournisseurs d'histoires de cinéma américaines. Actuellement il semble qu'il faudrait élargir un peu le cercle. Hollywood a besoin de sang neuf et d'idées neuves. Cela paraît extraordinaire à dire, "mais c'est ainsi. Il ne manque pas de gens jeunes, intelligents et capables dans les studios de Culver city, de Burbank et d'Hollywood... mais ils ne peuvent travailler en paix, ils n'arrivent presque jamais à gagner la confiance des producteurs qu'à force de tricherie, une tricherie qui demande beaucoup d'habileté, de courage et de force de caractère et qui porte toujours un préjudice plus ou moins grand à leur travail et même à leur conception du travail. Avant la crise, les producteurs avaient l'assurance de jouer à coup sûr. Il y a assez de salles aux Etats-Unis pour permettre d'amortir une production coûteuse et hétérogène. Mais maintenant que ces mêmes salles sont presque vides... Ce n'est pas avec un système d'économies hâtives et hasardeuses et de réduction subite des salaires que ces messieurs vont sauver la situation. Il est temps pour eux d'apprendre leur métier de producteurs et de savoir sauver le cinéma d'une crise qui risquerait de compromettre dangereusement son prestige. Samuel Goldwyn, qui prend de plus en plus de place aux United Artists, a l'air de vouloir faire un gros effort. Sa production a été bonne cette année, mais la folie des grandeurs n'est peut-être plus tout à fait aussi facile à encourager de nos jours. Au milieu de la production Paramount, très irrégulière mais atteignant à présent à une perfection technique (sons, prises de vues, décors, montage) vraiment appréciable, étonnante même, — au milieu de cette production multiple, diverse submergeante, je tiens à distinguer un film excellent : City Strêets, qui a été présentée le mois dernier. Il n'y a pas un instant d'hésitation, de mollesse, dansée film remarquablement dirigé par Bouben Mamoulian, un metteur en scène d'origine arménienne qui avait déjà pu montrer ses dons avec Applause, l'an passé: l'histoire est due à Dashiell Hammett, l'adaptation à Max Marcin, c'est un drame de « gangsters > qui sort nettement de l'ensemble de ce genre de productions, souvent conventionnelles et grossières malgré leur part de grandeur brutale et imprévue. Mamoulian, avec City Streets, se place au premier rang des metteurs en scène d'Hollywood. L'interprétation, sous son emprise, est réellement surprenante de vigueur et de netteté (ïary Cooper, dans Le rôle d'un jeune homme trop peu méfiant qui se laisse prendre dans les affaires d'une bande de bootleggers, est plus émouvant que jamais. Et en face de lui, une nouvelle venue à l'écran : Sylvia Sidney, se révèle plus intelligente et plus sensible que la plupart des stars classées. Comme beaucoup des nouveaux bons interprètes du parlant, Sylvia Sidney vient du théâtre. Elle fut engagée par hasard, au moment où Paramount cherchait une femme capable de remplacer Clara Bow, quand celle-ci eut son procès avec sa perfide cousine Dorothy De Voe. Sylvia sera demain star. Nous la reverrons interprète de Sternberg, dans An American Tragedy. Norman Mackenzie. (Hollywood, 7 juin 1931. ) 69