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LE DERNIER EMPEREUR
Scénario par JEAN-RICHARD BLOCH
(Fin»
Rouvrir fondu sur :
P. 510. — Suite de la vue n" 506. Longpré, sarcastique, devant Pauline qui déchire son mouchoir entre ses dents, et a les larmes aux yeux. Il la regarde en savourant sa vengeance. Enfin il se lève et la congédie ironiquement.
P. 511. — Pauline, rentrée chez elle, en proie au désespoir, à la fureur, à la jalousie, à la honte et au chagrin tout à la fois. Sa nature véhémente doit se manifester là dans toute sa violence.
Le bénêt d'attaché se fait, par malchance, annoncer chez elle à ce moment. Il entre dans son salon avec son sourire fat et vide, et dérive sur lui d une façon providentielle la crise qui secoue la jeune femme. Elle le jette à la porte de telle façon qu'il se sauve abasourdi.
Lui parti, elle tombe sur un divan, secouée par les larmes.
Cette scène doit être jouée dans un mouvement d extrême véhémence, l'appareil se déplaçant à tout moment pour saisir la jeune femme sous tous ses aspects, de loin, de près, en grand, en petit, les gros plans alternant avec les ensembles et les panoramiques, de façon à donner l'impression des sanglots qui secouent la malheureuse. Série de vues successives et heurtées, au cours desquelles I attaché, simple prétexte de cette crise de nerfs, reçoit le choc, lui aussi, de tous les côtés à la fois, de près, de loin, de droite, de gauche, en gros et en détail, en G. P. et en panoramique.
Cette technique, réservée à quelques scènes de choix, peut trouver son emploi en divers endroits du film.
P. 512. — Retour de l'auto de course des policiers dans la cour du ministère de la police. Des huissiers s'empressent d'avertir Son Excellence qui descend vivement l'escalier, s'approche de la voiture. Les policiers qui, pendant ce temps, s'étaient défaits de leurs combinaisons, de leurs lunettes, de leurs casques de coureurs, sont très penauds. Le ministre demande : « Eh bien??? » Et apercevant une bâche qui, dans le fond de la voiture, semble gonflée par la présence d un corps, 1 Excellence se découvre machinalement. Son visage respire d'ailleurs la satisfaction du devoir accompli. Alors un des policiers soulève la bâche et démasque un amas de trois ou quatre gorets morts.
P. 512. bis — Panoramique des gorets.
P. 512 ter. — Stupeur, puis fureur du ministre, qui se recoiffe d'un geste brusque, engueule ses subordonnés et remonte le perron de l'hôtel.
P. 513. — L'Alouette dans le cabinet impérial. Elle est assise dans un grand fauteuil, sous la lumière tamisée de la lampe. 11 fait chaud. Elle raconte ses aventures et écoute son ancien ami avec émerveillement. Mais le sommeil la gagne. Et pendant qu'il parle, tout d'un coup, elle s endort comme une masse.
P. 514. — Le sommeil naissant de l'Alouette. Tout le spectacle qu'elle a sous les yeux s'embue peu à peu, ne laissant d'abord que quelques visions claires : Moravie, une des mains de l'empereur, puis un papier sur la table ou tel autre détail. La brume de sommeil, après avoir un instant vacillé, envahit brusquement tout le paysage. On voit défiler très vite comme un choc du souvenir.
P. 514 pu. — L interrogatoire du juge d'instruction.
P. 514 ter. — Le passage de la frontière.
P. 514 quatcr. — La mansarde de Bellevi lie. Ces images se chevauchant les unes les autres, les dernières étant toutes de guingois. Tout s'évanouit dans un chavirage définitif. L'Alouette dort.
P. 515. — Moravie la regarde un instant, appelle Fletcher, qui entre. Ils la contemplent tous deux en souriant. Moravie sonne. Parait une camérière qui fait la révérence. Moravie lui montre la jeune fille. La matrone s'incline d'un air un peu guindé. L'empereur lui fait ses recommandations, sort avec son aide de camp sur la pointe des pieds. La camérière s'installe dans un fauteuil, chausse des lunettes rondes d'écaillé et se met à lire en veillant l'endormie du coin de l'œil, — un œil peu amical.
Fondre.
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