La Revue du Cinema (1931)

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chaque chaise, un maître d'hôtel avec des bouteilles débouchées. En un mot, l'idéal des masses, dans notre civilisation. Il est stupide d'en accuser éternellement les auteurs de films et de dire que ce sont eux qui gâtent le goût. Il n'en est pas ainsi et ce sont, au contraire, les spectateurs qui réclament de telles productions. Elles sont bien la manifestation de notre temps, de ce temps dont l'idéal est un développement technique excessif et désordonné. Je ne suis pas optimiste : je crois que ce développement grandira dans la mesure où l'ancien idéal disparaîtra et aussi longtemps que la participation des hommes à l'activité sociale consistera en salaires. Chez nous aussi, dans tous les cercles, nous avons le « tired business man », et il réclame une nourriture facile. Ne le mettez pas en face des graves problèmes, il en a par-dessus la tête, et n'en veut plus être obsédé. Plus bas aussi, le travailleur a les mêmes désirs : il veut, en dehors du Parti, trouvei une détente, voir, à son tour, quelque chose de joyeux, d'agréable. Qui pourrait l'en blâmer? Ici, je le sais, j'ouvre un chapitre difficile et beaucoup de mes amis vont me blâmer de voir le travailleur, comme il est, hélas, dans la plupart des cas. Je pense que c'est en Russie même que les films américains les plus plats trouvent leurs plus gros succès. Comment pourra-t-il en être autrement aussi longtemps que la machine dominera l'homme? Je vais parfois, ici, dans un petit Cinéma de quartier et je dois reconnaître que les films désignés par la critique comme les plus niais y sont particulièrement appréciés. Lorsqu'on les présente, les petites gens du quartier, les bonnes à tout faire assiègent littéralement la caisse. A quoi bon se le dissimuler? Quelques mots, pour conclure, sur ce que j attends du Cinéma. D'après ce qui précède, il est aisé de deviner que ce que je demande, ou plutôt ce que je désire est impossible, dans l'état actuel des choses. L'industrie cinématographique doit travailler avec la masse et compter sur de vastes débouchés. L'argent reste la puissance indomptable. Pour moi, le film qui me serait le plus proche serait celui qui montrerait simplement la vérité, et malheureusement, ce n'est pas celui-là que cherchent les metteurs en scène. Je voudrais un film réellement allemand, qui refléterait exactement les temps modeines. Je voudrais rencontrer sur l'écran l'homme qui habite près de chez moi, mais lui-même et non plus jouant au premier plan son personnage. Je verrais aussi volontiers la chambre voisine, non cette chambre riche de pensée et d intentions construite par d'illustres architectes, mais simplement la chambre d à côté, comme dans la vie... Et je ne rencontre que cette éternelle représentation si précieuse de la vie des dix mille privilégiés. Parmi tous ces personnages, en voit-on jamais qui ont de l'embonpoint? Ouiparfois, pour personnifier le mauvais nouveau riche, ou, par contraste, faire paraître plus mince le bien-aimé. Mais ce sympathique embonpoint moyen de 1 homme de quarante ans, comme on le voit tellement 15