La Revue du Cinema (1931)

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passait une partie de sa journée à rechercher ce qui pourrait pour de bon séduire les spectateurs, quel nouveau type de star de dessins animés? C'est de cet effort désespéré pour sortir de la routine d'une production inégale et à peine confortable que naquit MICKEY MOUSE. Disney lui-même ne sait pas très bien comment l'idée de ce personnage lui vint, — bien qu'il déclare que ses souvenirs de Charlie Chaplin l'aidèrent énormément. Trouver le dessin, 1 aspect de 1 individu, ses mouvements personnels n'était pas tellement difficile, ajoute-t-il, lui faire faire des choses que j'aime non plus. Mais il fallait frapper le public à coup sûr. Il fallait créer et animer une petite chose touchante et pathétique ; une petite chose essayant très habilement et obstinément de se débrouiller avec grâce dans un monde plein d'obstacles et de pièges ; un personnage plein d'enthousiasme et de dons, capable de susciter la sympathie et l'admiration. Donc Mickey était né et devenu acteur de cinéma du même coup. Alors commencèrent pour lui ces affreux jours du début, ces luttes effroyables sur lesquels tant d'acteurs ont de souvenirs. Car personne ne voulait de Mickey. Disney alla de porte en porte, de studio en studio, il fit la tournée de toutes les compagnies d'Hollywood et aucun employé influent ne daigna être amusé, aussi légèrement que ce soit, par ses films. Il fut bien obligé, pour donner une chance à Mickey, de rester son propre éditeur sur le marché libre d'Hollywood, où les petits distributeurs profitent de la situation précaire de tant de producteurs indépendants pour leur acheter leurs films à des prix honteusement bas. Disney arriva ainsi à placer deux de ses productions. Elles étaient muettes naturellement à ce moment (automne 28). C est le parlant qui donna sa grande chance à la petite souris géniale. Tranquillement, Walt Disney sonorisa, avec le procédé Ciiéphonz de l'indépendant P. A. Powers le mieux qu'il put les films qui lui restaient et il en dessina de nouveaux spécialement pour aller sur de la musique. On sut partout que le jeune Disney faisait danser, chanter, crier et parler sa souris et que ses premières bandes sonores valaient de l'or. Mais Steamboat Willie, Gallo-ping Gaucho, Plane Crazy, Opry House, Mickey' s Choo-choo, Mickey' s Follies, Jungle Rythm, When the Catis away, passèrent sous le nez de toutes les sociétés qui l'avaient envoyé bouler peu de temps auparavant ; et ces sociétés ne purent en tirer des bénéfices qu'en les louant pour leurs théâtres dont les spectateurs réclamaient impérieusement les dix minutes de joie que seul Mickey Mouse pouvait leur donner. Mickey, aussitôt après, rendit Londres littéralement fou de rire et de plaisir, révéla à Paris un nouvel aspect de la poésie ; bref fit tout simplement la conquête du monde entier. On fait actuellement des Mickeys en peluche, des Mickeys cartes-postales, coupe-papier, manches de parapluie, broches, mouchoirs, fétiches, cendriers, puzzles, etc.. Mickey Mouse est sans doute — après Chaplin — le seul personnage de cinéma qui soit réellement connu dans le monde entier. Des gens gauches mais contents d'en parler disent un « mickey » quand ils citent un dessin sonore quelconque. A l'automne 1929, la compagnie Columbia, qui se réorganisait et avait besoin de films courts pour accompagner ses grandes productions, souffla Krazy Kat à Paramount et commanda 12 SILLY SYMPHONIES à Walt Disney. Celui-ci n'avait eu qu'à leur en montrer une : cette fameuse Danse macabre (Sh_eleton Dance). qui ravissait les spectateurs tout en mêlant un peu d'épouvante à leur enthousiasme, 20