La Revue du Cinema (1931)

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Tabou (1930). faute éloignées de la vie, et perdues dès que la convention symbolique qui les faisait vivre vient à faiblir. L'Aurore est au point de vue du style l'œuvre la plus magnifiquement marquée par Murnau, mais aussi celle qui lui claque le plus souvent dans les mains. Le ratage peut venir de causes infimes. Ainsi, dans ce film, d un langage fortement original et d'un sujet plus nécessaire qu'on ne croit, qui s'appelle Le Dernier des hommes, la série d'images culminante, le rêve du portier, très vraisemblable et très intérieur, son réveil, le souvenir de sa honte, tout cela est arrêté, rendu extérieur par Jannings qui pique à ce moment une petite crise de mimique gratuite et fausse. L'allégorie, aussi tentante pour l' « artiste » que pour le 1 penseur », n est pas le plus souvent chez Murnau et les directeurs soviétiques qu'une finesse agaçante ou un argument : pour nous, dans un morceau de vie, elle apporte brusquement du mental ; l'auteur quitte ses personnages pour s adresser directement en complice, par-dessus leur dos, au spectateur. A Bora-Bora, Murnau aurait pu se contenter d'enregistrer passivement des kilomètres d'extérieurs et de rafistoler par là-dessus un petit roman. Or à aucun moment il ne s'est laissé dominer par le document. Il n'y a pas un panoramique qui ne suive à la fois le décor et une phase du drame. Les grandes scènes développées, comme le départ des pirogues vers le yacht, sont minutieusement dirigées : les indigènes du second plan s'élancent d'abord, puis du troisième, du quatrième. Au moment où le second plan occupé maintenant par une étrange double pirogue 29