La Revue du Cinema (1931)

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Tabou : MATA H 1. couverte, va quitter le champ, Matahi surgit au premier plan, saute dans son esquif et prend la mer. La grande ruée aux arrière-plans, occupe ensuite le regard, ramené enfin au premier plan par le gosse délicieux, empêtré de son petit cochon et qui supplie de loin Matahi de ne pas l'abandonner. Murnau, grand maître de la mise en page, procède souvent en éventail. Des coups de travelling descriptifs et soudain le tableau grandiose se démasque, fourmillant de petits mouvements intérieurs. Murnau d'ailleurs a le tact de ne pas s'installer très longtemps (on a beaucoup parlé de peinture à propos de Murnau. Peut-être sait-il comme certains peintres ordonner ses formes en gardant l'illusion de la dispersion, mais je pense que la peinture d'objet n'a rien à devoir au trompe-l'œil, au noir et blanc, donc toute comparaison me paraît abusive). Une autre réussite de Murnau est le début de L'Aurore, quand 0' Bnen va retrouver la femme de la ville dans ce marais fantastique, de heu et d'heure insituables, brumeuse vision des limbes. On ne peut circuler dans le monde de Murnau sans rencontrer un certain nombre de personnages et d'accessoires, issus de l'air libre, mais déformés et fabriqués selon une âme très lourde et compliquée, et selon un œil d'artiste à la fois amoureux et réticent. Murnau ignore le réalisme et quand il le cherche il renchérit tellement qu'on reconnaît mal le point de départ. Il obéit à un besoin de beauté irréductible. D'un portier d'hôtel il fait un personnage surhumain, monument de connerie grandiose, une sorte d Hindenburg des portes-tambour. Au heu des petits acrobates secs qu'il eût fallu pour Les Quatre Diables, nous avons vu de belles grandes lopes indolentes. Murnau manie les femmes avec tendresse et circonspection. Visiblement elles ne le concernent pas. Il s'intéresse à leurs jeux et à leurs catégories. Il chérit celles qui sont la proie d'un mystère, les^vierges et les vamps. 30