La Revue du Cinema (1931)

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fit un don de 6 millions de dollars pour fonder le Conservatoire Eastman — amour de la musique et souvenir d'une passion sans retour. Mr. Eastman ne se borne pas à doter un Conservatoire de musique, il est le plus ardent de tous les philanthropes américains. Il s'efforce de dépenser ses millions tout en restant le modeste George Eastman. Mais, il le sait, ce ne sont pas les dollars qui sauveront l'humanité; ■ la force de l'homme est plus grande que la force de l'argent »! Eastman s'occupe de l'éducation de l'Amérique. D'où est-il parti? De 5 dollars en banque!... Il fait distribuer ses instructions aux chefs de service : " Dans le choix du personnel, les considérations morales doivent prédominer. Je n'ai jamais emprunté un cent. Dès mon plus jeune âge, j'ai fait des économies. Si un ouvrier a un train de vie qui dépasse ses moyens, s il emprunte, s'il ne met pas de côté pour les mauvais jours, c'est un homme dont on ne peut être sûr, et sa place n'est pas dans nos usines! » Eastman n'aime pas à gaspiller son argent. Néanmoins, en affaires, il est loin de lésiner. Il a lutté contre Anthony and Co ». Il avait décidé la perte de l'adversaire. " Cela nous coûtera assez cher, mais une fois débarrassés d '" Anthony », nous ferons place nette et notre argent nous reviendra — capital et intérêts. <> Et il eut raison d' Anthony Pathé résista longtemps, mais là encore Eastman l'emporta : il eut la majorité des actions. Les Allemands restent. Eastman commence à baisser ses prix. Il est prêt à vendre à perte. Il rassure ses associés alarmés : demain nous rendra tout ce que nous perdons aujourd'hui!... Eastman regarde loin devant lui. Ses yeux perçants font qu'il réserve une grande attention aux questions sociales. « Je ne cherche pas la puissance mais la sauvegarde du travail. » Il est parfaitement naturel mais vraiment noble que Mr. Ackerman ait écrit une grosse monographie sur George Eastman. Comme tout homme d'affaires américain, il n'a que dédain pour la politique. " Les brevets m'intéressent infiniment plus que les élections. » Il aime à faire valoir sa tolérance : dans ses usines travaillent et des protestants et des catholiques. Il ne s'immisce pas dans les pratiques religieuses de ses ouvriers, ni dans leurs opinions politiques. Il écrit au Révérend O'Hern : " Notre maison a pour principe de ne jamais intervenir dans les opinions des employés... » Peu de temps après, Eastman apprend que l'un de ses subordonnés, à savoir le directeur de la filiale anglaise, George Davison, figure sur les listes de souscription d'un journal anarchiste. (Pour Mr. Eastman, tous ceux qui sont mécontents de l'ordre actuel sont des " anarchistes >.) Eastman ne se mêle pas des opinions de ses employés. Il écrit une lettre aimable à Davison. « Mes dispositions à votre égard sont tout amicales. Je ne voudrais nullement vous blâmer, je vous signale seulement que vos opinions sont absolument incompatibles avec vos fonctions. J espère que vous-même ferez les déductions... » George Davison se montra perspicace : le jour même il obtint son compte. Mr. Eastman n'intervient pas dans les affaires des ouvriers, il ne veut pas non plus que les ouvriers interviennent dans les siennes, Il méprise la démagogie. Certains industriels trouvent flatteur que les ouvriers viennent se plaindre à leur bureau des vices d'organisation... Eastman est partisan de l'ordre. L'ouvrier est le subordonné du contremaître; le contremaître, du chef d'atelier; le chef d'atelier, du directeur d'usine; le directeur d'usine de Mr. Eastman. Ainsi personne ne perd de temps et personne ne nourrit d'illusions dangereuses. Les polisseurs sont en grève. Ils veulent que leur syndicat soit reconnu par la direction et que les délégués du syndicat aient libre accès aux usines Kodak. Eastman est fâché tout de bon : personne n'a le droit de le contrôler! Lui-même sort des classes laborieuses, il aime les ouvriers, il prodigue ses dons aux assurances 37