La Revue du Cinema (1931)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

et aux maisons à bon marché, mais il n'admettra jamais que les ouvriers viennent fourrer leur nez où bon leur semble! Ce serait le commencement de l'anarchie!... Que l'État se mêle de ses affaires, Mr. Eastman ne l'accepte pas davantage. Lorsque de stupides politiciens imaginèrent le salaire minimum, Eastman les tourna cruellement en dérision : si l'on augmente les salaires, le prix de la vie augmentera, les ouvriers n'y auront aucun profit. De profit, ils n'en auront que s'ils travaillent avec plus d'énergie. Il faut observer l'équilibre. Bien entendu, nous avons pour devoir de nous soucier du bien-être de l'ouvrier. Mais il ne faut pas que nous oubliions un autre devoir tout aussi grand : satisfaire les exigences du public. L'ouvrier n'appuie-t-il pas sur le déclic d'un kodak! Ne va-t-il pas au cinéma? La pellicule doit être à bon marché. Relever les salaires — ce serait un crime envers toute la classe ouvrière!... A Rochester, Eastman aide les ouvriers à se construire des maisonnettes. C'est un moyen d'attacher les ouvriers à la maison « Kodak », c'est aussi un moyen de les préserver de la criminelle propagande... En 1921 , une crise rigoureuse obligea Eastman à réduire son barème de salaires. Néanmoins, les ouvriers continuèrent à construire leurs maisons : la direction des usines les y aidait. Au cours des premières années, 6.000 ouvriers devinrent propriétaires. Mais Mr. Eastman ne s'en tint pas aux maisons. Les billevesées des anarchistes sont capables de séduire jusqu'aux ouvriers américains. Eastman se résout à une initiative hardie : « Nous devons intéresser les ouvriers aux bénéfices. » Pour commencer, à ceux qui ont travaillé plus de cinq ans déjà, il accorde 2 % de leur salaire annuel. Il déclare : « Ce n'est pas une gratification, non, c'est le résultat de vos efforts. Les affaires de notre maison marchent bien, et nous vous faisons une part dans nos bénéfices. » Eastman établit un « concours de bonnes idées ». Il dit aux ouvriers : « Trouvez quelque chose qui réduise le temps de main-d'œuvre, et par conséquent le prix de revient. Si la direction utilise votre découverte, vous recevrez une somme variant de I à 1 .000 dollars. » Maintenant, au lieu de stupides utopies, les ouvriers s'occuperont de choses sérieuses : chacun trouve agréable de gagner quelques billets supplémentaires. Eastman veille à la santé de ses ouvriers : ventilateurs, aspirateurs, hygiène. II est arrivé à réduire le nombre des accidents. Il a institué une solide caisse de retraites : « Notre maison n'est plus toute jeune, le temps est venu de se préoccuper du sort des ouvriers qui ont vieilli à notre service. » En dépit de tous les bienfaits de Mr. Eastman, les méchants anarchistes continuent leur propagande criminelle. Le doute empoisonne la vie d'Eastman : tantôt c'est une grève qui se déclanche à l'usine, tantôt c'est un journal insensé qu'il aperçoit. Partout des ennemis : anarchistes, communistes, socialistes... Où, mais où ne se glissent-ils pas?... Eastman est en procès avec la société « Ansco ». Il s'agit du litige relatif au brevet Goodwin. Bien que Goodwin ait déposé son invention deux ans avant « Kodak », Mr. Eastman est sûr de gagner : qu'est-ce que l' « Ansco » en comparaison de « Eastman Kodak » ! Mais vous avez oublié les menées des ennemis de l'ordre ! Mr. Eastman écrit : « Nous aurons gain de cause si les juges ne sont pas influencés par les socialistes et par la propagande hostile aux trusts. » Mr. Eastman a perdu son procès. Il interjette appel. Il perd pour la seconde fois. Il paye 5 millions à la société « Ansco » et il maudit les anarchistes. 5 millions, cela ne compte pas pour 38