La Revue du Cinema (1931)

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LA VIE DES FILMS 6 DISTRIBUTION LOCATION EXPLOITATION par AMABLE JAMESON (I) Lorsqu'une firme PRESENTE un film, non seulement elle ne sait pas toujours où et quand elle pourra le sortir mais elle n est pas forcément déjà en possession du visa de la Censure ministérielle. Quelquefois elle compte même, sur le succès obtenu à la présentation auprès des critiques, des exploitants et de quelques gensde-1 élite pour influencer plus ou moins indirectement 1 ainsi nommée Commission de Contrôle des Films. La Warner Bros. First National par exemple a présenté L'Opéra de quat'sous à trois reprises à trois auditoires différents, afin de créer un mouvement d opinion suffisant pour ridiculiser les premières décisions dictées aux membres de la Commission par certaines personnalités officielles. Pour une production d origine étrangère, le visa est toujours plus difficile à obtenir que pour une bande entièrement française. En dehors des mesures protectionnistes proprement dites ( contingentement), en dehors des mesures de protection politique (interdiction a priori des films soviétiques), des règles occultes de protection... si l'on peut dire... artistiques motivent parfois la mutilation ou le retardement de films américains ou allemands. Ces messieurs demandent des modifications ou ces petites coupures sournoises qui auront vite fait de déséquilibrer le film en tant qu'oeuvre d'art et surtout de diminuer l'intérêt du sujet, de dénaturer l'esprit du film. Les éditeurs luttent longtemps et le jour où ils ont finalement gain de cause le film en question arrive trop tard pour sortir avec éclat et pour risquer de gêner la carrière d'une production française rivale. Plus souvent les éditeurs, pressés de faire de l'argent et craignant de se mettre mal avec les autorités cèdent aux injonctions de la Commission de Contrôle et sortent leur film, arrangé. Ainsi fréquemment les spectateurs sont déçus par un film qui ne mérite plus les louanges et la publicité dont on l'avait paré. Peu de journalistes prennent la peine, ont le courage ou simplement ont envie de leur raconter l'incident. Et la maison éditrice est la dernière à se plaindre ouvertement des persécutions de la Censure : son intérêt commercial n'étant pas de faire savoir que sa marchandise est abîmée. (I) Voir La Revue DU Cinéma du I" Juillet : La Vie des Films, la Publicité, la Presse et précédemment : Le Choix et l'Elaboration du Sujet (I Déc. 1940); ProJuction et Réalisation (l'r Fév); Mise en Scène et Montage (Ier Mars); Art de l'Edition des Films (Ie* Avril). 47