La Revue du Cinema (1931)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

de vue d instantanés sucessifs du même objet en mouvement. C est ce que l'on a nommé tout d'abord la Chronophotographie ». LA CHRONOPHOTOGRAPHIE Le premier essai de photographies successives, esquisse de ce qui devait devenir chronophotographie et plus tard cinématographie, eut lieu il y a 57 ans, à l'occasion d une éclipse. La photographie même était alors à ses débuts ; cependant, aux approches du phénomène, les astronomes qui l'observaient s'efforçaient de le fixer sur plaques. Or, un savant français, Pierre Janssen, astronome bien connu avait été délégué au Japon, dans le but précis d y observer 1 éclipse en question : il s'agissait du passage de Vénus devant le soleil. A l'aide d'un révolver astronomique, il eut l'idée de photographier, sur une plaque mobile, les images du passage de la planète devant le disque solaire; il obtint ainsi une série d'images montrant la planète en dehors du disque, puis son passage devant le disque à différentes phases, enfin sa sortie. Ce même savant, quelques années plus tard, trace d ailleurs tout un programme d'étude de la locomotion terrestre et aérienne, à l'aide des photos successives. Mais il ne lui était pas donné de réaliser ce projet! Quelques années plus tard, nouvel essai. Cette fois c'est le physiologiste Muybndge de San-Francisco qui exécute les premières photos instantanées sur la locomotion animale. L'expérience était réalisée de la façon suivante : Muybridge faisait évoluer un cheval à des allures variées, devant un écran blanc quadrillé ; sur la route de l'animal se trouvaient des fils électriques qu'il devait briser en passant ; chacun rupture ouvrait l'objectif d'une série d'appareils photographiques placés sur différents points du parcours. Muybridge obtint ainsi des images claires et précises qui donnaient les positions des membres et du corps de l'animal à des temps successifs. Ce fut alors que Marey intervint. Il était déjà le prodigieux travailleur que l'on sait, chercheur infatigable et souvent génial. Il venait de mettre au point sa méthode d inscription graphique, qui permettait l'inscription des actes du mouvement. Cette méthode, il la définit lui-même en ces termes : « Quand un mouvement change à chaque instant, quand, prenant à chaque fraction de seconde une allure différente, il défie l'œil de le suivre, la pensée de l'analyser, va-t-il échapper au physicien? Nullement! Le voici enregistré par un appareil et fixé sur le papier. Il vient alors se soumettre à la règle et au compas. Il volait tout à 1 heure, et maintenant, captif, il explique de lui-même les lois qui le gouvernent. Il est compris! » Cette vérité allait devenir plus profonde encore du fait de la découverte et de la mise au point par Marey lui-même de la chronophotographie. Reprenant l'idée de Janssen en la modifiant, Marey construit en 1882 un appareil resté célèbre sous le nom du ' fusil de Marey 1 lui permettant de viser et de suivre un oiseau dans son vol. L'idée première du cheval de Muybridge faisait école. Marey chercheur passionné, espérait arriver ainsi à la connaissance approfondie des mécanismes intimes mis en jeu par la locomotion. Il pensait que tout corps vivant, mobile ou non, soumis à l'analyse cinématographique pourrait apporter de curieuses révélations, sur lui-même et sur les grandes lois du monde. N'y 71