La Revue du Cinema (1931)

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avait-il pas là, en effet, un document, d autant plus précieux qu'il s'agissait de phénomènes que nous ne pouvions que constater, sans pouvoir en suivre le processus. Ce moyen d'enregistrement lui paraissait donc riche d'infinies possibilités. C'était, à coup sûr, un procédé d analyse de premier ordre ; ce serait également, un merveilleux moyen d'enseignement. Toute une science de pénétration et d'investigation s'offrait aux chercheurs. Il commença par ce qui existe de plus rapide, de plus fugace dans le monde animal, de plus évocateur aussi : le vol des oiseaux! N'oublions pas que Marey commence sa série d observations en 1882 et qu à son désir de savant se mêle 1 espoir d'un grand rêve : la connaissance intime des mécanismes du vol lui apportera peut-être une solution au problème qui le tourmente : celui de l'Aviation! Pour ses premières tentatives, il étudie le vol des Pigeons. Au moyen du fusil qu'il a composé, il vise et suit dans l'espace un oiseau dans son vol, pendant qu'une plaque sensible reçoit une série d'images montrant les attitudes successives des ailes. La boite du fusil contient 25 plaques sensibles. Il réussit à obtenir, avec cet appareil, des alternatives de mouvements et d'arrêts assez rapides pour obtenir douze images par seconde. Le temps de pose pour chacune d'elles ne dépasse pas 1/720 de seconde et se réduit parfois à 1 1440. Les figures ainsi obtenues lui fournirent la confirmation la plus rigoureuse des principaux points établis par lui à l'aide de ses expériences graphiques, mais révélèrent des faits nouveaux sur l'inclinaison du plan de l'aile, l'inflexion des rémiges, etc. Ainsi faisant, avec ce sens direct, qui le portait à voir dans une chose ce qu'il y avait d'essentiel, Marey a pressenti et aidé l'avènement de l'aéroplane. Ses documents sur le vol des oiseaux, qu il s'agisse du pigeon ou du goéland sont remarquables, et l'on peut, encore aujourd'hui, s'y reporter avec intérêt et profit. D'autre part, possédant un réel sens artistique, il modèle les attitudes qu'il a fixées par l'étude. Documentation précieuse pour l'artiste, l'étudiant, le praticien. Certaines visions des choses se sont trouvées ainsi rectifiées. On sut dorénavant comment il convenait de représenter un coureur, un cheval au galop, le rythme de la vague, le vol de l'oiseau. Car l'activité de Marey est infinie ; il étudie sans cesse les sujets les plus variés ; ainsi se révélait aux yeux des hommes les surprises de l'instantané et ses étranges découvertes. Nous devions réorganiser le monde visible suivant son rythme vrai ! Dès 1899, il utilise des appareils non plus à plaques fixes mais à pellicule mobile; et il poursuit l'étude de la locomotion. Les premiers films sont nés; ce sont de courtes bandes, de quelques mètres le plus souvent ; car Marey n'éprouve pas le besoin de faire quelque chose de montrable ou de reproductible ! il enregistre ce qui lui paraît nécessaire pour ses études et ses observations ; il indique ce qui lui semble possible de faire; mais la réalisation l'intéresse moins que l'essai, la recherche, l'effort nouveau. Il étudie donc la locomotion humaine ; il revêt le sujet d'un vêtement blanc et il le fait se mouvoir devant un écran noir; il étudie également des mammifères quadrupèdes, le cheval, le chat ; en particulier chez ce dernier, il montre le mécanisme du retournement qui lui permet de toujours retomber sur ses pattes ; il éclairât là un point resté jusqu'alors fort obscur et maintes fois discuté. Tour à tour, homme, oiseau, poisson, insecte sont saisis par son observation attentive et tenace. Il décompose ce qui semblait inséparable, il défait ce qui semblait indestructible; d'un tout mystérieux, il fait une série d'éléments simples qui, replacés dans l'ordre initial, redonneront le tout primitif. Rien n'échappe à sa curiosité inlassable. Et l'on peut dire que lorsqu'il disparaît, le Cinéma scienti 72