La Revue du Cinema (1931)

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J'en ai dû conclure que l'apparence de vie industrielle qu'on trouve à Purilia n'exige pas de base solide et que même elle s'en passe, tout comme une fleur artificielle se passe d eau. Ce qui est vrai pour l'industrie, l'est aussi pour la politique, et l'activité du gouvernement se réduit à de vagues preuves de son existence car le pays est sans constitution. Les problèmes complexes et fastidieux qu'engendrent le parlementarisme et la politique n'ont donc pas cours à Purilia. Les fonctionnaires que l'on rencontre (ils prennent alors le nom « de gouverneurs ») n'ont d'autre occupation que celle d'examiner les pétitions qui leur sont adressées en faveur des condamnés à mort. En matière de religion, les Purihens sont un peuple pieux mais pas bigot. Une complète liberté est accordée à tous, en sorte que les persécutions comme les sectes n'ont jamais détruit l'harmonie religieuse du pays. Le fait d'apercevoir quelque personne plongée dans ses dévotions ne soulève aucun débat, pas plus que la question de religion ne vient jouer un rôle dans les relations individuelles. Quant au conflit des races, il n'y en a pas ; je n'insinue pas qu'une différence de races n'existe pas, mais j'entends qu'elle ne crée aucune de ces affligeantes situations si répandues sur notre Terre, et qu elle prend à Purilia un aspect guerrier plutôt que social qui résulte en des insurrections de la part des noirs, contre la suprématie généralement établie et reconnue des blancs. Ces insurrections sont promptement réprimées car un très petit nombre de blancs garde toujours l'avantage sur un nombre supérieur de rebelles noirs. Dès à présent, je suis persuadé que mon lecteur conçoit Purilia comme l'Utop.e et envie l'heureux sort des Purihens, qui ne connaissent ni les luttes épuisantes, ni les soucis accablants, ni aucune de ces conflagrations de tous ordres qui rendent notre existence à peine supportable. Dans une certaine mesure, le lecteur a raison. Les Purihens forment un peuple simple, presque puéril, qui a ramené la vie à une série de symboles appropriés et à des gestes aisément compréhensibles ; mais, en dépit de ces avantages, je ne pense pas qu'un être humain serait capable de lutter dans l'atmosphère punhenne où se dépense une telle énergie physique et morale, que l'organisme le plus robuste n'y résisterait pas. N'importe quel Purihen endure, au cours d'une journée, des épreuves qui démoliraient en moins d'une année le système nerveux du plus résistant des humains ; son existence n'est qu'une suite de fortes sensations ; elles sont pour lui ce que sont pour nous le travail et le jeu. Comment un homme accepterait-il sans broncher, tour à tour, l'angoisse, la joie folle, ou l'amour frénétique qui s'emparent du Purilien? Je viens de parler de l'amour, et à bon escient, car il est l'explication de tout ce qui se passe à Purilia. Non pas l'amour que nous connaissons, un élément dynamique à facteurs multiples, biologiques, psychologiques ou esthétiques, mais l'amour, seule raison de vivre, l'amour exclusif et total. Telle est la puissance de l'amour à laquelle se soumettent la mer, la montagne, les vallées et les plaines, toute la nature enfin, et la foule des créatures qui se répandent à Purilia. L'une des plus remarquables institutions de Purilia est le sytème des castes. On en compte cinq, avec lesquelles je voudrais familiariser le lecteur en lui désignant les traits caractéristiques de chacune d'elles. La plus vénérée, sinon la plus importante, est la caste des Ombihcaines. La mère de Pansy, Mrs. Malone, était parmi ses membres. La description que j'ai donnée d'elle apportera des précisions sur les autres personnes qui appartiennent à cette caste, où seules les mères sont admises, et seules les mères ayant souffert. Mais comme à Purilia, maternité et souffrance sont synonymes, toute mère se trouve 76