La Revue du Cinema (1931)

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donc éligible. (A condition qu'elle soit d'un âge avancé et d'une taille moyenne ; une haute stature étant répréhensible.) On ne saurait imaginer dans quel respect sont tenues les Ombihcaines (excepté sur tous les territoires occupés par les races noires). Si le Christianisme est reconnu à Purilia, l'émotion religieuse du peuple trouve à s'épancher dans l'amour maternel, et la caste des Ombilicaines y jouit d'une vénération quasi divine. Supposer ces femmes coupables de la moindre peccadille égalerait chez nous à un sacrilège et, devant ces marques de respect, je m'étonne que le gouvernement ne prenne pas la forme du matriarcat. Le pouvoir des Ombilicaines ne se trouve en rien amoindri du fait qu'elles ne s'arrogent aucun droit et consument leur existence dans les larmes et le sacrifice. , Il faudrait pouvoir comprendre que la maternité ne procède pas d'une fonction biologique mais qu'elle se rattache au contraire à une émotion de l'esprit plutôt que des sens. Je reviendrai d'ailleurs sur cet irritant problème de la naissance à Purilia. Pour l'instant, il suffit que le lecteur sache que les relations unissant une mère à ses enfants sont d'un ordre métaphysique au heu d'être physique. Au cours de ma vaste enquête sur l'amour, j'ai examiné le cas étrange et paradoxal de la conduite des enfants puriliens vis-à-vis des Ombilicaines. Tout en ne cessant pas d'adorer leur mère, il est fréquent de les voir abandonner leur foyer sans un mot d'explication, et durant leur absence, qui se prolonge parfois des années, pas une fois ces jeunes gens ne s'efforcent de communiquer avec la malheureuse Ombilicaine pour la rassurer. Les tortures communes au sort de ces pauvres femmes s'en aggravent, on le conçoit d'autant plus. L'existence des Ombilicaines est peu mouvementée, même d'après le critérium terrestre. Pleurer, tricoter, contempler longuement la photographie de ses chers absents constituent toute la gamme des occupations d une Ombilicaine qui parfois se livrent simultanément à deux d'entre elles, parfois au trois. Dans une période moins troublée, elle se tourne vers la préparation des confitures, un art dans lequel elle reste inégalable. Tout en ne pouvant se défendre d'un sentiment admiratif envers tant d'abnégation, le sort des Ombilicaines, il faut le reconnaître, n'est guère enviable. La peine que me causait toujours la mort de l'une d elles, s'adoucissait par la réflexion consolante que la pauvre femme trouvait enfin la cessation de ses maux. A un rang, situé immédiatement au-dessous de la caste des Ombilicaines, on trouve celle, influente et prospère, des Pudiciennes. Belles jeunes filles, dont 1 âge varie entre dix-huit et vingt-deux ans, toutes blondes, ou brunes, par exception, leur trait distinctif est la virginité, et c'est à cette vertu qu'elles doivent leur position prépondérante dans la hiérarchie sociale. Il doit paraître pour le moins bizarre au lecteur non averti, un peu contradictoire aussi, que dans un pays où la maternité assume un caractère presque religieux, la virginité connaisse le même prestige. Il ne faut pas s'en étonner ; la virginité, comme la maternité, est un symbole. Les deux castes sont bien distinctes et l'on ne passe jamais de l'une à 1 autre, c est-à-dire qu'une Ombilicaine n'a jamais pu être une Pudicienne, et qu'en revanche une Pudicienne ne sera jamais une Ombilicaine. Suggérer seulement qu'une Pudicienne soit susceptible d'être mère, ou bien qu'une Ombilicaine ait perdu sa virginité en devenant mère, serait un beau scandale. La mission d'une Ombilicaine est donc d'être mère, celle d'une Pudicienne, d'être vierge. Je sais très bien que cette explication ne satisfera pas tous mes lecteurs, mais je ne saurais leur en proposer d'autres; le sujet reste entouré d'un mystère révérencieux 77