La Revue du Cinema (1931)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

qui le rend difficile à élucider. Quand au problème de la naissance qui ne s'écarte pas de la discussion, ja n'ai pu, à mon grand regret, lui trouver une réponse. Nous sommes ici, encore une fois, en face de ces apparences trompeuses, auxquelles je faisais allusion au début de ce chapitre, et qui soulignent la différence physiologique des Puriliens avec les humains. La vie procède à Punlia d'une source ignorée, et si je ne peux la définir, je peux par contre, certifier, qu'elle n'est pas la conséquence d'une union sexuelle. En parler ne provoquerait qu'un sentiment d'horreur chez le Purilien, en admettant qu'il comprît le sens de ces mots. Je m'empresse pourtant d'ajouter que tout en n'étant pas le résultat de cette union, la naissance est toujours provoquée par un mariage. En d'autres termes, les enfants puriliens ont un père et une mère, et quoique le père ne soit tenu qu'en médiocre estime, il joue certainement un rôle qui, pour obscur qu'il soit, contribue à perpétuer l'espèce punhenne. Ma conclusion qui n'est, je le confesse, qu'une simple conjecture, c'est que la cérémonie du mariage posséderait en propre quelque principe générateur susceptible d'engendrer des enfants. J'émets cette hypothèse après avoir observé que ceuxci ne naissent jamais hors du mariage, et qu'en conséquence, la fonction procréatrice s'attacherait bien plus à cette institution qu à la constitution physiologique des époux. A Punlia, les bébés surviennent sans les préliminaires habituels et leur arrivée est une fréquente source de surprise à leurs parents; la douleur et les risques qui accompagnent les naissances humaines sont épargnées aux mères punliennes. Dans des cas assez rares, une jeune femme pressentant la venue d'un enfant lui confectionne un ou deux vêtements, mais cette façon de faire est jugée indigne d'une vraie pudeur, et le plus souvent inutile puisque ces enfants se présentent d'habitude, vigoureusement constitués et habillés des pieds à la tête. Ce qui rend très obscure toute la situation c'est que si le mariage ne dépouille jamais la jeune fille de sa virginité, il le dépossède des privilèges de sa caste et c'est vers le mariage que tendent les désirs de toutes les Pudiciennes. Je laisse au lecteur le soin de résoudre ce fatras de contradictions, ma seule tâche étant de le familiariser avec les faits bruts. On peut supposer que les Pudiciennes recherchent le mariage, à seule fin d'y trouver un refuge contre les périls auxquels elles ne cessent d'être exposées. Contrairement aux Ombilicaines, leur existence est très tourmentée ; les Vauriens (une caste dont je vous entretiendrai tout à l'heure) les importunent de leurs sollicitations et s'efforcent, par la ruse ou la violence, de les contraindre à des alliances déshonorantes. D'autre part, une série de malentendus et de séparations forcées éloignent d'elles les Parangoniens, une caste de jeunes hommes justifiant toute l'affection qu'elles leur témoignent. S'étonnera-t-on ensuite de voir ces jeunes filles sacrifier leur immense prestige pour un bonheur paisible qu'elles trouveront dans le mariage puisque c'est par le mariage que la Pudicienne échappe aux poursuites des Vauriens? Et le mariage à Punlia n'est que le rêve devenu réalité de tous les poètes humains, l'apothéose de 1 amour chaste et pur. (Je n'écris tout ceci qu'en connaissance de cause et à la suite de mon séjour sur cette planète.) Quelques mots encore au sujet des Pudiciennes : toujours bonnes, douces et charmantes, quintescence de la femme idéale, elles ne boivent, ni ne fument, ni ne se livrent aux multiples indécences commises par tant de jeunes femmes terrestres. Montrant une juste indignation dès qu'un homme s'empresse auprès d'elles avec d autres intentions qu'un but honorable, elles sont parvenues, grâce à leur pureté, à élever l'amour au-dessus de la passion, dont les brutales manifestations leur sont 78