La Revue du Cinema (1931)

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Le Dubbing par LOUIS CHAVANCE Le procédé dit du dubbing, dont la plus importante application est de permettre de faire parler un même film en plusieurs langues, a été en France l'objet de formidables attaques. Nous pensons que l'article de notre collaborateur Louis Chavance, qui a pu étudier à fond la technique du dubbing, mettra les lecteurs de La Revue du Cinéma à même de juger toute la question. (N.D.L.R.) Il ne faut pas s'en tenir à la réaction timorée de la première surprise, à la méfiance bornée, qui accueillirent aussi bien l'avènement du film parlant que tous les autres perfectionnements. J'écris bien ce que je veux dire. Chaque innovation technique, dont les conséquences portent un peu sur le fond des choses, a pour effet de susciter une indignation têtue, une hostilité borgne, qui suffisent à donner le désir d'en défendre les principes, car les principes sont toujours bons. Si les admirateurs idolâtres des vedettes voient changer le cours de leur existence parce que Bancroft a une voix de fausset ou que Stroheim a l'accent russe, lorsqu'on les entend parler français, cela n'est pas pour me déplaire. Que les associations d'artistes dramatiques protestent au nom des droits les plus sacrés de l'Art, sous prétexte que les acteurs dont on emprunte les voix ne sont point payés au tarif syndical ou que les industriels nationaux s'inquiètent à l'idée de trouver la concurrence étrangère à nouveau capable de s'exercer et voilà tous mes vœux comblés. Le DUBBING effrarouche par la maladresse même de sa nouveauté, mais attire le genre d'opposition stupide qui suffit à lui valoir l'attention bienveillante des intelligences contradictoires. Le DUBBING ou « synchronisation » vaut d'ailleurs mieux qu'une sympathie négative. Il n'est plus nécessaire, maintenant qu'on en a déjà tant parlé, d'en définir le caractère : c'est le procédé qui consiste à transposer dans un certain langage un film qui a été conçu dans une langue donnée, sans changer les images. Il ne faut pas se laisser impressionner par les défauts criards des premiers résultats. Il s'agit d'une invention dont les conséquences peuvent être formidables dans l'avenir du cinéma international. Cette technique ne constitue guère moins que le point d'intersection où se croisent les forces d'évolution, expirantes, du cinéma muet et naissantes, du film parlant. Autrefois, les images franchissaient les barrières des races, des classes, des nations ; elles enthousiasmaient par leur puissance d'expansion. Depuis, elles ont gagné des ressources considérables d'expression en utilisant la parole, mais elles ont perdu leurs innombrables publics. Les deux tronçons du serpent coupé cherchent aveuglément à se rejoindre. Dans leurs convulsions ils forment déjà un corps informe, bâtard, malsain, mais qui doit conserver l'existence. Si le cinéma pouvait concilier 16