La Revue du Cinema (1931)

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spectateur reconnaisse à peu près le mouvement des lèvres. C'est, du reste, une tâche qu'il est à peu près impossible d'accomplir rigoureusement. Il faut se contenter de suivre le rythme des mouvements des lèvres, sans chercher à reconstituer leurs variations harmoniques. Quel que soit le dialogue auquel on aboutisse du reste, les acteurs désignés, pour le débiter obtiennent à un résultat déplorable tant ils sont choisis selon des règles où l'économie l'emporte ridiculement sur les conditions de réussite. On les place dans une grande salle de projection. Le film passe. On doit enregistrer le dialogue au moment précis où les personnages articulent silencieusement sur l'écran. Si l'on veut raffiner, on dispose les doublures plus ou moins près du microphone, selon que le personnage auquel ils prêtent leur voix se trouve au premier ou au seconde plan. Des tables éclairées se trouvent devant eux. Dans certains cas, les cas d'économie sordide, ils n'ont même pas à apprendre leur rôle. Ils n'ont qu'à le lire. Chaque scène passe autant de fois qu'il le faut pour arriver à un degré relatif de précision, mais il est possible de corriger au montage les petits décalages qui se produisent inévitablement. On a pu juger des résultats obtenus en adoptant plus ou moins exactement cette méthode. Sans préjuger des objections morales, psychologiques ou esthétiques, que l'on peut présenter au principe en général, il faut dire que 1 on pourrait faire dès maintenant beaucoup mieux, si la spécialisation scientifique du travail s'accentuait, si l'on cherchait davantage la précision que l'approximation et si l'on dépensait évidemment un peu plus d'argent. Il s'agit de savoir si la peine en vaut la chandelle. En continuant dans la même ligne, en cherchant les perfectionnements de détail, les améliorations de bricolage, on obtiendrait certainement des films beaucoup plus précis. Le dialogue présenterait toute la similitude désirable avec le texte original. Les acteurs engagés à l'avance auraient leur rôle dans la mémoire et pourraient prêter plus d'attention au rythme exact du mouvement sur les lèvres. Un montage perfectionné enfin réussirait à supprimer toutes les bavures de la synchronisation. Une preuve de l'intérêt particulier, qui s'attache au dubbing, c'est que le problème a déjà suscité la curiosité des inventeurs. Il existe des instruments qui ne prétendent à rien moins qu'à résoudre scientifiquement la question du synchronisme absolu d'une langue à l'autre. Un technicien allemand, Carol-RoderBlum, se charge d'établir une traduction qu'il base bien plus sur les vibrations de la bande sonore que sur le manuscrit étranger. Il se prétend à même de faire en sorte que les mots, choisis par lui, aient à peu près la même longueur sur la pellicule que les syllabes de la langue originale, à condition qu'ils soient prononcés avec une certaine intonation, dont on peut indiquer les nuances à l'acteur. Bien plus, son procédé permet d'écrire les phrases en clair sur une bande lumineuse qui défile devant les yeux de l'artiste en synchronisme avec le film. Encore mieux : puisque nous pouvons voir la forme que prennent les syllabes sur le film, il devient possible d'analyser des consonances élémentaires avec lesquelles on pourrait reconstituer des mots dans n'importe quelle langue. C'est une véritable synthèse de leur parole qu étudie en ce moment l'Américain E. A. Humphrey. On ne peut pas ENCORE se passer des acteurs, il est déjà possible de corriger les inflexions du langage. On envisage l'instant où il deviendrait concevable de créer des timbres nouveaux, de reconstituer la plus douce voix du monde ou la plus harmonieuse. Je cite ces quelques inventions pour donner une idée de l'intérêt réellement objectif de l 'invention. S'il s'est amassé une telle curiosité sur une question d'apparence secondaire, c'est que celle-ci a une valeur beaucoup plus considérable qu'on 18