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demander à Chanel de 1 habiller dans son prochain film : The queen had a Word for it, qu'elle doit tourner à sa rentrée à Hollywood. Elle est, paraît-il, enthousiasmée du résultat.
— // faut créer une mode spéciale pour le cinéma, dit Mlle Chanel, ou tout au moins interpréter la mode sans la perdre de vue. Ainsi éviterat-on deux écueils : faire du « costume », ce qui serait factice, ou voir les robes se démoder rapidement. Les stars américaines sentent confusément qu'une direction leur manque. Les chiffres fabuleux qu'elles dépensent et l'initiative absolue qui leur est laissée ont abouti à une sorte d'anarchie vestimentaire, de lassitude, dont elles sont bien aises de sortir...
— Je travaille beaucoup dans ce sens d'un style de cinéma à créer. D un autre point de vue, c'est par le cinéma que la mode peut être imposée aujourd'hui ; jusqu'ici, c'est le cinéma qui s'est contenté de suivre la mode, non par la faute des artistes, mais par celle des producteurs, qui ont négligé le chapitre costumes. Ou bien ils s'adressent à des maisons de deuxième ou de troisième ordre. — Voyons... faites-moi quelques robes de 6 à 700 francs et... en publicité?
Eh bien non, ce sont des idées erronées ; la publicité ainsi faite n'est pas directe, les couturiers qui travailleront pour le cinéma peuvent seulement diriger le goût, créer un courant...
— D'ailleurs, les femmes ne sont pas seules à mal s'habiller au cinéma. Trop de figurants avec des habits de confection et des smokings d'emprunt dans de soi-disant soirées mondaines d'un ridicule navrant...
Allons! c'est tout le procès du costume que fait Mlle Chanel.
WORTH
Chez Worth, on nie que le cinéma ait eu une influence quelconque sur la mode.
— M. Jean Worth ne s'intéresse pas au cinéma. Il a été sollicité plusieurs fois de créer des costumes pour des vedettes de l'écran, il a toujours refusé. La photo lui semble incapable de mettre en valeur les détails de ses créations. Pour tout dire, elle est une trahison.
... Bref, le couturier des cours et des altesses ignore les reines d opérette.
CHERUIT
La mode au cinéma? — C'est la ville, déclare spontanément Mim; Wormser, directrice de la maison Chéruit. Je vais peu au cinéma, je n ai pas le temps, mais je déplore chaque fois que nos artistes s' « habillent » peu et combien leur feu, leur allure en paraît appauvrie. Ce sont pourtant ces
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