La Revue du Cinema (1931)

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LA REVUE DES FILMS CITY STREETS, par RoUBEN MaMOULIAN. Adapté d'une histoire de Dashiell Hammett, par Max Marcin. Prise de vues par Lee Garmes ( Paramount ) . Après l'avoir vu cinq fois, il me semble toujours que City Streets est le film le plus prémédité que je connaisse. City Streets est monté comme un mouvement d'horlogerie. Aucune scène ne s'achève, ou plutôt n'est intentionnellement coupée à vif, sans s'accrocher à la suivante, sans que l'ultime mouvement de sa dernière image ne s'emboîte dans la première de la nouvelle ; souvent avec insistance, parfois avec ostentation, mais toujours aussi avec une si heureuse précision et, de la part du metteur en scène, une telle connaissance de l'idéal enchaînement des faits, des actes et des sentiments décrits par l'image sonore que, d'abord, vous n'y voyez que du feu. Et jusqu'à la fin votre attention ne peut faiblir, car pas une seule seconde le film n'a de faiblesse, de mollesse ni d'incertitude. Rouben Mamoulian a le souffle loug — et il ne glisse pas élégamment sur les choses, il les attaque de face. On voit de quoi est capable un metteur en scène ; se chicanera-t-on encore pour établir qui est le principal auteur responsable d'un film? L'histoire de Dashiell Hammett, pour aussi propre et aussi pleine qu'elle soit, n'est pas tellement formidable ; et l'adaptation de Max Marcin était-elle si parfaite? On se demande à quoi elle aurait exactement servi en d'autres mains — même savantes et sensibles. Et même si adaptation veut dire en l'occurence également découpage... Comme dit malicieusement Pabst : « Si vous lisez dans un découpage, par exemple: n° 108. — Ils s'embrassent, comment pourrez-vous vous représenter la scène qui sera tournée?... » Si je me laissais aller, je me mettrais à raconter, avec les plus furtifs détails (1), l'étonnant déroulement de cette aventure ; déroulement, film, je le répète, sans lequel l'aventure elle-même ne suffirait sans doute pas à susciter l'émerveillement du spectateur. C'est une histoire de bootleggers. Ça commence chez un opulent fabricant de fausse bière. Le milieu est rude ; les plus rusés servent le plus fort et suppriment ce qui le gêne. Nan, une jeune femme de la bande (Sylvia Sidney), fait la connaissance du « Kid » (Gary Cooper) qui est employé dans un tir forain et manie les revolvers avec une adresse fabuleuse. Ils vont au bord de l'Atlantique, la nuit, chercher un moment de solitude. Ils sont amoureux l'un de l'autre. Comme il faut de l'argent pour se marier, elle lui propose d'entrer dans le métier ; il refuse. A la suite d'un meurtre, la police trouve sur Nan l'arme du crime et, comme elle s abstient de dénoncer son père, qui a fait le coup, elle attrappe deux ans. Juste après, le père Pop Cooley, attire facilement le Kid dans la bande. Relâchée, Nan est tout de suite en butte aux assiduités obstinées de Big Fellow Maskal (Paul Lukas), le chef de l'organisation. Après une terrible partie dansante au « Club-Villa », dans une atmosphère de jalousie pesante et multiple et de bagarres rapides mais sauvages, Big Fellow est assassiné, chez lui, en présence de Nan qui a eu peur pour le Kid, par sa maîtresse qu'il venait de congédier. La bande accuse Nan du meurtre. (I) Furtifs, car dans ce film chaque détail, pour des raisons sentimentales aussi bien que de construction dramatique, a sa place utile, obligatoire et n'est jamais « petit ». 52