La Revue du Cinema (1931)

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City Street*. GARY COOPER et SYLVIA SIDNEY dans la scène du parloir de la prison. Vous avez vu cent scènes du parloir de prison dans les films américains, quelques-unes irès réussies comme celle de Big House Aucune ne peul supporter la comparaison avec ce moment de City Street», dont l'émotion n'est pas seulement due à la qualité de la technique. Le Kid après une lourde nuit de discussions lui évite le guet-apens de la promenadeen-voiture, conduit l'auto lui-même, la lance aussi vite qu'il peut sur une route dangereuse et se débarrasse avec humour des copains superflus. Il y a deux grands moments qui frappent peut-être plus fort que n importe quel autre : Nan est en prison depuis quelque temps, Gary Cooper vient la voir au parloir « c'est chic de te voir, Kid ; j'aimerais bien te toucher... ». Elle pleure de joie, ses doigts, sa joue se font mal contre l'affreux grillage. C'est déjà la fin des visites, il va partir, c'est à cet instant seulement qu elle voit que sa forte et calme silhouette de paysan de belle race est trop bien habillée : long pardessus à col de fourrure, melon... " Kid? ». Il travaille. « A quoi? » « ... la bière!... » Cette fois il doit s'en aller, il fait un dernier signe d'adieu, il ne peut deviner à quel point elle a peur pour lui, à quel point elle sent combien ça va être dur et compliqué de s'aimer désormais, quand elle sortira de prison. La nuit, dans sa cellule, elle ne peut s'endormir, elle est accaparée par cette brève, douce et décourageante entrevue. Et confusément, elle entend à nouveau les paroles du Kid, les siennes, les chuchotements des voisins, la sonnette, le rappel de la surveillante. Dans le silence immobile de la nuit, on entend, mélangées, ces voix ; mélangées mais nettes, troublantes ; nettes mais comme feutrées, et un mot revient, effrayant, lourd, grave dans le gosier de 53