La Revue du Cinema (1931)

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UNE OPINION SUR LE FANTASTIQUE ET LE CINEMA Le cinéma nous a révélé plusieurs sortes de fantastiques, les uns influencés par la littérature, les autres purement cinématographiques. Des films comme La Charrette fantôme, Le Docteur Galigari, L'Etudiant de Prague, etc.. ne nous ont rien révélé que l'imagination des écrivains n'ait déjà conçu dans des formes voisines de celles-là. Dédoublement, apparition, folie, somnambulisme, clair-de-lune, ruelles médiévales, tout cet arsenal romantique nous était familier. L'œuvre de Hoffman, Baudelaire, Poé, Selma Lagerloff, sans remonter plus haut, nous avait découvert ce domaine de l'imagination. Quant aux tentatives de transpositions surréalistes des films de Bunuel, elles ne pouvaient étonner que ceux à qui Lautréamont demeurait étranger. Chacun des Chants de Maldoror, si l'on parvenait à l'adapter à l'écran, ne fournirait-il pas un film remarquable? Chacun de ces Chants est déjà un film réalisé, non seulement en puissance, mais en totalité. Il ne s'agirait en la circonstance que d'un découpage plus ou moins heureux qui ne révélerait pas grand'chose à ceux qui ont lu et pensé en images l'œuvre de Lautréamont. Cela se ramènerait à une entreprise extrêmement périlleuse pour le metteur en scène, quoique sans grand intérêt pour le spectateur. Bunuel avait appliqué à l'écran les dernières découvertes du surréalisme ; il avait tiré parti du coq-à-l'âne de l'image, cherchant uniformément à nous surprendre en appuyant, avec lourdeur parfois, sur le côté fait-divers du surréalisme, l'œil fendu dans Le Chien Andalou où les ficelles apparaissaient tout de même un peu grosses. Mais, le premier étonnement passé, nous ne tardions pas à nous apercevoir que nous nous trouvions en pays connu, prospecté en tous sens depuis la fin de la guerre. L étrange, à force de se répéter, finit par devenir banal. La pointe de 1 émotion s'émousse vite. A vouloir toujours étonner on finit immanquablement par se répéter. Il y a maintenant des poncifs du fantastique aussi mornement ennuyeux que les clichés d'aventure à la Pierre Benoit. Le surréalisme à ses Pierre Benoit. 60