La Revue du Cinema (1931)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

Le Voyage a PURILIA Roman par ELMER RICE suite ( I ) En sortant de la gare, comme nous entrions, Johnson et moi, dans une rue encombrée de piétons et de véhicules, la Présence se prit à déclamer quelques renseignements d'une évidente portée morale : « La Cité des Hauts Édifices » annonçat-elle, « la Babylone moderne où les hommes dans leurs efforts frénétiques pour conquérir la gloire et les richesses, en viennent à oublier Dieu. » A peine ces mots venaient-ils d'être prononcés que des visions de la métropole défilaient en ordre pressé sous nos regards ahuris : un pan de ciel découpé en arêtes, une majestueuse cathédrale, l'intérieur d'un grand et luxueux restaurant, une administration où s'affairaient des centaines d'employés, un boulevard que bordaient des théâtres, un stade de fabuleuses dimensions empli de milliers de spectateurs enthousiastes, de nombreux paquebots à l'amarre dans le port, les machines à imprimer d'un quotidien, une réunion politique dans un square ; autant de scènes fugitives et stupéfiantes qui nous persuadèrent sans peine de l'importance d'une ville dont 1 activité se révélait impressionnante. D'autres images passèrent, qui vinrent nous montrer un autre aspect de la vie urbaine, beaucoup plus familier et émouvant : un agent dirigeait la circulation avec une énergie un peu inconsidérée ; un ouvrier se penchait au-dessus des rumeurs de la rue dans une périlleuse position, au vingtième étage d'un building ; une dame qui affichait une élégance outrée, montait, l'air méprisant, dans sa limousine ; une petite ouvrière chétive portait un énorme carton à chapeaux ; dans un cercle, un homme, à l'air sensuel, dévorait du caviar ; un ouvrier déjeunait d'un morceau de pain et de fromage ; autour d'une longue table, des hommes discutaient avec importance ; une ravissante cantatrice roucoulait avec âme, et un délicieux bébé blond caressait des petits chats sur le trottoir. (I) Voir La Revue du Cinéma du Ier Août. 76