La Revue du Cinema (1931)

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Toutes ces vignettes, qui se gravèrent successivement dans notre esprit, nous apportèrent la preuve qu'une grande diversité règne dans les villes et que les contrastes y sont violents. A la suite de quelques enquêtes, j'appris qu'à Purilia, cette diversité est moins grande qu'on ne l'imaginerait au premier coup d'oeil. Sachant qu'il se trouvait un excellent hôtel non loin de la gare, nous décidâmes de nous y rendre à pied. J'ajoute, en passant, que j'ai toujours préféré, dans ce pays, la marche à n'importe quel moyen de transport qui revêt, à 1 ordinaire, un caractère périlleux. Ce qui nous frappa d'abord fut la quantité de magasins de fleurs et de bijouteries ; le commerce de détail est autant drre consacré presque exclusivement à la vente de ces spécialités ; la majorité de la clientèle est masculine. Chez tous les fleuristes, Parangoniens et Vauriens s'empressaient de faire des achats et nous pouvions remarquer la prédilection des Parangoniens pour les roses et les violettes, celle des Vauriens, pour les orchidées. Les bijouteries jouent un rôle important à Purilia, où la vente des alliances et des bagues de fiançailles est des plus prospères. Nous eûmes, plus d une fois, l'occasion d'observer quelque Parangonien arrêté dans la contemplation de ces anneaux toujours exhibés aux vitrines, et pris semblait-il d'une subite inspiration, nous le voyions se précipiter à l'intérieur du magasin pour acquérir, sans doute, l'un de ces emblèmes. D'autres bijoux existent, mais plus prétentieux et d'un grand prix. D'étranges histoires, — souvent sanguinaires, — s'attachent à la plupart de ces joyaux qui ornèrent le front d'idoles exotiques et leur furent arrachés. D'une extrême originalité, d'une délicate exécution, ces bijoux exercent sur le caractère des Purihens une fascination pernicieuse car, pour entrer en leur possession, ceux-ci n'hésitent pas à recourir à des crimes révoltants. Je crois que l'une des réformes à envisager à Purilia, et la plus nécessaire, serait la restriction de la vente des pierres précieuses, limitée aux seules bagues de fiançailles. Tant que durera, sans qu'on le contrôle, le commerce des pierres précieuses, le pays continuera de souffrir des désordres qui le ravagent. Une réforme de ce genre rencontrerait, il est vrai, l'opposition organisée des Vauriens et serait vouée à un échec. La Présence nous informa, en quelques mots, de notre arrivée devant l'hôtel : « Le somptueux Hôtel Metropolis, où les riches désœuvrés gaspillent leur vie dans un luxe éhonté sans que la pensée de leurs frères moins favorisés viennent jamais les troubler. » Avec l'aide de sept ou huit laquais en livrées, nous pénétrâmes dans l'hôtel, sous une rotonde qui, par ses dimensions, pouvait avantageusement se comparer avec l'intérieur de l'église Saint-Pierre, à Rome. De grandes colonnes s'élançaient à d'incroyables hauteurs vers lesquelles la vue se perdait. Des palmiers, fontaines de marbre, tapisseries, épais tapis, meubles d'un volume redoutable, tout contribuait à donner l'impression d'une folle prodigalité, impression encore accrue par une nuée de valets affairés, en resplendissants uniformes, tt par les quelques centaines de personnes, que je présumai être les habitués de l'hôtel, vêtues avec une élégance qui me donna à penser qu'elles devaient posséder d'immenses revenus — ou tout au moins, une coûteuse garde-robe. Appuyés contre l'une des gigantesques colonnes, nous attendîmes patiemment, tandis que l'on nous initiait à la vie privée de quelques-uns des personnages présents, puis aux cuisines, piscines, salles de bal, ascenseurs, salles à manger, standard téléphonique, le tout construit sur une échelle qui rapetissait dans ma mémoire tout ce que nous possédons dans ce genre, sur notre planète. 77