La Revue du Cinema (1931)

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Quand ces préliminaires assez fatigants furent achevés, on nous laissa monter dans la chambre qui nous avait été assignée. Comme le reste de l'hôtel, elle était imposante. Son mobilier excédait, tant par la profusion que par ses dimensions, celui des chambres des plus grands hôtels terrestres. La salle de bains — la plus spacieuse que j aie jamais vue — comportait une splendide piscine. Je m'étonnai seulement qu'un si luxueux établissement manquât de ces commodités auxquelles les plus humbles des hommes sont habitués. J'attribuai cette regrettable omission — dont je fus trop souvent la victime — à cette différence physiologique des Puriliens avec nous-mêmes, et à laquelle j'ai déjà fait allusion. Sitôt installés, nous nous mîmes, Johnson et moi, à discuter sur les moyens de retrouver Pansy et Mollie. Tâche fantastique. Comment pouvions-nous espérer rencontrer ces deux jeunes filles parmi des millions d'êtres? Nous ne savions quoi décider. A la fin, nous nous en tînmes au projet de recourir à la police et de nous rendre, sur-le-champ, au poste le plus proche. Au moment où nous sortions de notre chambre, j'aperçus un garçon d'étage qui s'enfuit à pas furtifs vers les étages supérieurs, mais cette conduite, en apparence fort suspecte, ne m'intrigua pas tout d'abord. Pendant que nous attendions l'ascenseur, la Présence remarqua avec cette soudaineté à laquelle nous étions, maintenant, habitués : « Dorothy fut élevée dans la pauvreté, mais elle éprouva toujours un goût très vif pour toutes les choses que seule, la fortune permet d'acquérir. » Nous retournant, nous vîmes une ravissante jeune fille, habillée dans l'uniforme d'une femme de chambre, qui se dirigeait vers nous. Son visage était dénué d'expression, un signe que j'aurais interprété, si j'avais été plus familiarisé avec certaines particularités de la physionomie purilienne comme indiquant au contraire que cette jeune fille célait un secret impénétrable et d'une haute importance. Quand elle passa devant nous, elle fit tomber à mes pieds un bout de papier replié. Fort étonné, je me baissai pour le ramasser et je m'apprêtais à demander à cette jeune fille la raison de son étrange conduite, lorsque les portes de l'ascenseur s'ouvrirent. D un geste, elle nous pria de nous hâter, et mit un doigt sur ses lèvres d'un geste significatif. Je dépliai le bout de papier dans la descente ; l'écriture un peu enfantine, était tracée d'une main de femme et le billet ne portait ni indication, ni signature, seulement ces mots : « Soyez prudents, on vous surveille. » L'effet que nous causa ce billet peut s'imaginer. Étrangers dans une grande ville, lancés dans une entreprise presque sans précédent, nos difficultés se compliquaient encore d'un espionnage. La conduite suspecte du garçon d'étage réapparaissait clairement. Il avait écouté à la porte de notre chambre et connaissait notre projet d'appeler la police à notre aide. (Ces domestiques punliens sont une race indigne. Le plus souvent à la solde des ennemis de leurs maîtres, ils emploient la plus grande partie de leur temps à écouter aux portes et à regarder par le trou des serrures. Comme ils mettent une grande maladresse dans ces néfastes agissements, on les découvre, par bonheur, presque toujours.) Mais qui nous surveillait, et dans quel but? A ces questions, il nous était impossible de répondre. L'attitude de Dorothy indiquait seule qu'un danger nous menaçait, et qu'elle-même, en courait un, à nous en informer. Nous subissions de plus en plus la difficile existence des Punliens. Notre sortie de l'hôtel se trouva retardée par la présence d'un petit homme, chaussé d'énormes souliers, et qui portait un pantalon d'une largeur démesurée. Enfermé dans les portes d'entrée, il ne paraissait pas comprendre la manière de s'en dégager. Il tournait comme un écureuil dans sa cage et les portes tournaient avec lui avec une vitesse accélérée. Il aurait pu ne jamais se tirer de sa lamentable situa 78