La Revue du Cinema (1931)

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belles robes avec une grâce instinctive, et, en somme, sans grand talent. On la vit chez Barnowsky dans Rubicon, puis au Staatstheater dans Duel au Lido. Elle alla jouer à Vienne Die Schule von Uznach, de Cari Sternheim. Partout elle plaisait, mais sans déchaîner d'enthousiasme. Son premier succès un peu marqué fut une petite revue du genre intellectuel, Es liegt in der Luft, qu'elle joua chez Reinhardt et en tournée, en compagnie d'une femme étonnante et qui lui apprit d'ailleurs beaucoup, Margo Lion, celle qui devait être plus tard l'admirable Jenny de L'Opéra de Quat'Sous. Marlene montrait ses belles jambes, elle chantait de petites chansons sophistiquées. Il existe d'elle des disques charmants, en particulier un duo avec Margo Lion intitulé Wenn die beste Freundin..., tout plein de cet humour allemand qui ne ressemble à aucun autre et qui fait toujours un peu froid dans le dos. A la suite du succès de Es liegt in der Luft, Marlene se décida à faire du cinéma. Elle tourna avec Kurt Bernhardt Die Frau nach der man sich sehnt, puis le metteur en scène Robert Land lui donna le premier rôle féminin de Ce nest que votre main, Madame, avec Harry Liedtke. Ce film, qui illustrait une chanson exaspérante, — et dont tout le monde à Berlin ne chantait plus d'ailleurs que la parodie înimaginablement sale, — était très mauvais, et Marlene y était aussi très mauvaise. Belle certes, mais froide, insipide, et copiant outrageusement Garbo, coiffée comme elle, maquillée comme elle — paupières blanches; cils lourds — et comme elle habillée de robes sans manches avec des cols Marie Stuart. On commença à parler, avec plus ou moins d'ironie, de la (l Deutsche Garbo». Le film terminé, Dietrich joua Misalliance de G. Bernard Shaw, au théâtre, puis elle revint au cinéma comme vedette du Navire des Hommes perdus de Maurice Tourneur. Là non plus, l'impression ne fut pas sensationnelle, et Marlene retourna au théâtre, mais cette fois avec beaucoup de succès, dans une sorte de revue de George Kaiser, Zwei Krawatten. Et c'est ici que se place, dans la vie de Marlene Dietrich, le moment décisif. Elle aurait pu continuer comme elle avait commencé, être une actrice connue, sans aucune chance de célébrité, jusqu'au moment où, un peu mûre et sa beauté devenue moins évidente, elle se serait vraisemblablement retirée pour vivre bourgeoisement entre son mari et sa fille. Le sort en décida autrement, et conduisit Josef von Sternberg à Berlin pour y diriger les deux versions, anglaise et allemande, du film de Jannings, L'Ange Bleu. A l'origine, Sternberg avait demandé, pour ce film, Gloria Swanson ou Phylhs Haver. Swanson, occupée ailleurs, refusa, ainsi que Phylhs Haver, retirée désormais et devenue la riche Mrs. William Seeman. Il manquait donc une femme. Sternberg chercha un certain temps en vain, jusqu'au jour où il alla par hasard voir jouer Zwei Krawatten. Il arriva au milieu du premier acte, juste au moment où Marlene criait la seule 5