La Revue du Cinema (1931)

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de jarretelles en ruban, de robes courtes retroussées encore par un laiton polisson, de grands chapeaux à pleureuses, et cette femme froide, revêtue de ces atours pour bordel sentimental, devenait enfin excitante, séduisait enfin les spectateurs, libres, dans l'ombre des salles, et ensuite dans celle, plus complice encore, de leurs chambres, de la posséder à leur aise, et sans courir le risque de finir comme le lamentable Jannings. En outre, elle parlait, d'une belle voix grave et lassée, elle laissait tomber des réflexions cyniques, glacées, d'une philosophie amère, dure et désabusée, comme il convient d'en avoir une si l'on ne veut pas mourir de tristesse. Et chacun sentait ou croyait sentir, derrière le beau front lisse, une âme complexe et indifférente, cédant ironiquement à son destin. On aime toujours ces femmes impitoyables qui semblent obéir sans illusion à on ne sait quel démon intérieur. Ainsi Lola-Lola, belle, vulgaire, sans espoir, personnage spécialement berlinois, reflet de cette ville, la plus américaine d'Europe, où l'on parle français par snobisme, où chacun dépense trois fois plus qu'il ne gagne, où l'on sort tous les soirs, laissant la note du gaz impayée, pour aller se soûler à crédit, la 7