La Revue du Cinema (1931)

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Le coucher de la mariée, Le bain, La toilette de Poupette et bien d'autres tout aussi attrayants. Au reste, Pathé-Baby — c'est quand même une blague. M. Natan ne pense pas à Poupette. Il ne pense pas même aux Trois Masques. Dans sa serviette, il y a des choses un peu plus importantes. A quoi bon faire le modeste? — M. Natan est en train d'acheter la société allemande Emelka. Énormes salles à Hambourg, à Munich, à Leipzig, à Cologne... Il a fallu que les Français évacuent la Rhénanie, mais voilà M. Natan qui fait en Allemagne une entrée de vainqueur. A le regarder, c'est un homme modeste, légèrement courbé... mais dans sa tête sont les plus audacieuses idées. La pluie s'est mise à tomber, une longue pluie d'automne. Recroquevillé, le ténébreux chevalier d'industrie attend toujours les amateurs. Mais la rue est déserte : ni étoiles, ni clients ; rien que M. Natan qui marche à la victoire. 2 Le 26 octobre 1929, à New-York, dans les salles de la Paramount et de Fox, on passait, comme toujours, des drames empoignants. Les étoiles juraient : « Harry je te serai fidèle... » Et les spectateurs, comme toujours, s'attendrissaient. Mais les gens sérieux s'occupent bien de Harry! Les valeurs en Bourse tombent à une vitesse vertigineuse, les banques sont à la veille de la faillite, les financiers, maigris en une nuit, chargent leur revolver. L'épouvantable crise commence à peine. Ce soir-là, Adolph Zukor et William Fox furent longs à s'endormir. Ils se tournaient et se retournaient et soupiraient tristement. C'est comme le 9 abo, le jour de la destruction du Temple. Les Parisiens parcouraient distraitement les télégrammes : « Wall street en deuil... » «Possibilités de crise mondiale ». Ils examinaient ces graves informations entre deux affaires ou entre deux apéritifs. Qui ht le Bulletin de l'Office Météorologique? et qu'importe aux amoureux qui profitent du repos dominical pour aller à Fontenay-aux-Roses, qu'une dépression s'étende sur l'Islande ou qu'un cyclone vienne de l'Amérique?... M. Natan avait écouté les bons conseils de la Radio Corporation. M. Costil menait des pourparlers en vue d'un accord Gaumont-Franco-Film avec Tobis. Certains Parisiens achetèrent des actions Pathé, d'autres se hâtèrent d'aller voir Les Larmes d'une Vierge. Un an plus tard survenait à Paris la très désagréable affaire Oustric. Des milliers de clients ruinés versaient les larmes classiques, les journalistes exigaient des honoraires insensés pour leur silence, les ministres qui s'en tiraient encore par des mots d'esprit faisaient leurs bagages en catimini. Le mot scandale, saisissant le moment, fit un bond dans la bruyante rue parisienne. Oustric, du coup, devint célèbre comme Lindbergh ou Chevalier. Le gouvernement tomba. La Bourse prit des airs de forêt automnale avec hurlements du vent et chute des feuilles. M. Natan s'attrista tout de bon. Le bloc de pierre, qui, du sommet d'une montagne, roule dans la vallée en entraîne d autres après lui. Les banques tombèrent dans la tristesse. Près des guichets s'attroupaient les déposants. On commença à parler de nouvelles faillites. Parmi les banques qui se trouvaient dans une situation difficile, on comptait la Banque d'Alsace-Lorraine. C'était Bauer-Marchal qui la contrôlait. Les employés de Pathé-Natan se demandaient avec inquiétude si leurs appointements leur seraient payés. Tous savaient que, Bauer Marchai c'était Pathé!... 16