La Revue du Cinema (1931)

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DÉCORS ET DÉCORATEURS DANS LE CINÉMA FRANÇAIS par LUCIE DERAIN Au temps du film muet, les décorateurs étaient des architectes. Ils édifiaient des constructions massives et légères, massives de lignes, légères de matériaux. Le stuc, le staff, le plâtre, le contreplaqué, se dressaient dans les studios en pièces, en maisons, en cimetières, en église, de formes et de volumes bien différents. Il y avait alors des décorateurs qui s'appelaient : Robert Mallet-Stévens, Alberto Cavalcanti, Eric Aës, Boris Bilinsky, Robert Gys, Silvagni, Meerson, Alexandre Benois, Lochakoff, Jaquelux, Schildkneckt, Pierre Kéfer. Ils avaient tous collaboré avec leurs maquettes à des films célèbres : L' Inhumaine, La Proie du vent, Le Fantôme du Moulin-Rouge, Yvette, Feu Mathias Pascal, L'Affiche, Napoléon, Carmen, Les Nouveaux Messieurs, En rade, Shéhérazade, Kean, Casanova, Le Double Amour, La Glace à trois faces. Ensuite il y eut le parlant qui vint bouleverser les données habituelles. Atterrés, les décorateurs se cachèrent dans d'étroits réduits, fermèrent leurs décors, et se livrèrent pieds et poings liés à l'opérateur du son. Ainsi furent faits Les Trois Masques, un des tout premiers parlants français, Le Secret du Docteur, Un trou dans le mur... et quelques autres. Craignant que l'on ne puisse tourner en plein air des scènes parlées, ignorant la leçon de l'Amérique avec Hallelujah, on reconstitua en studio la Corse, la Provence, et la Polynésie. Une photo que nous publions montre la façon dont on a tourné dans un studio français un extérieur des mers du Sud pour le film de Cavalcanti : Dans une île perdue, adaptation d'un roman de Joseph Conrad : Victoiy. On peut voir dans quelle large ornière le cinéma français s'était embourbé en comparant ce tableau poussiéreux avec un film comme Chanson païenne, tourné en Polynésie par Van Dyke. Et maintenant? Le décor, autrefois si important dans l'ensemble d'un film, dans le jeu des lumières et des gestes humains, a-t-il enfin repris son indépendance? Je ne le crois pas... La raison principale ne serait-elle pas simplement dans le fait que les paroles prononcées par les acteurs accaparent toute l'attention du metteur en scène et que le décor, tout comme la photographie, sont pour lui quantités négligeables? Il y a évidemment des metteurs en scène qui ne négligeront pas plus un décor qu un éclairage. Au reste, le décor est pour René Clair d'une trop grande împor 26