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Le
Voyage
a
PURILIA
Roman par ELMER RICE
suite ( I )
En arrivant au carrefour où j avais laissé Johnson, je fus étonné et un peu inquiet de ne pas le voir. Je fis une minutieuse inspection des alentours, dévisageai tous les passants, jetai même un coup d œil dans les magasins et sous les porches des maisons, mais nulle trace de Johnson. Je revins alors à 1 endroit que nous avions assigné pour notre vigie et je fis les cent pas espérant que mon camarade reviendrait d une minute à 1 autre. Au bout d une demi-heure de vaine attente, je pris la décision d aller à l'hôtel pensant que si Johnson ne s'y trouvait pas, un message me renseignerait peut-être à son sujet.
Chemin faisant, je me heurtai à une sorte de rustre fort barbu, dont la casquette était abaissée sur les yeux, et qui me bouscula avec une telle violence que je me disposais à le tancer, quand il murmura à mon oreille : Johnson est sur les traces de Molhe ; les Chinks se sont emparés d elle.
La stupeur me paralysa pendant quelques secondes, et lorsque je voulus questionner l'inconnu, il avait disparu dans la foule. Je n'essayai même pas de le rechercher, supposant maintenant que barbe et casquette n étaient qu un déguisement, et que s'il en était débarrassé, je serais fort en peine pour le reconnaître.
Je comprenais, sans qu'on eût besoin de me l expliquer. que Molhe courait un danger et que Johnson s efforçait de l en tirer. Qui étaient ces Chinks. et de quelle nature étaient leurs menaces, je n'en avais pas la moindre notion. Je me demandais comment me procurer ces renseignements lorsqu un incident se produisit qui détourna momentanément ma pensée de Molhe et de Johnson.
Un passant qui se hâtait, laissa tomber par hasard à mes pieds le supplément illustré d un journal qu il portait sous son bras. Comme je me baissais machinalement pour le ramasser et le lui rendre, mon regard fut attiré par une photographie insérée en bonne place sur la première page, et qui représentait un groupe de danseuses.
(I) Voir La Reçue du Cinéma du I Août et du I' Septembre.
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