La Revue du Cinema (1931)

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leur est suggérée par la vue d'un objet évoquant, même de très loin, le surnaturel. Les chats, par exemple, à cause de leur habitude de se glisser dans les draps et les taies d'oreiller ou d'émerger d'une boîte de farine, déterminent chez eux des effrois superstitieux. A la vue de l'un de ces félins, un nègre — et ces nègres sont tous très agiles — est capable de courir pendant des kilomètres sans un regard en arrière, avec l'impression fausse qu'il est poursuivi par un revenant. Dans le cours de ces poursuites, les nègres occasionnent de grands dégâts matériels. Hormis cette petite singularité d'esprit, tous sont heureux et paisibles. Les hommes occupent l'emploi soit de musiciens, soit d employés sur les trains Pullman. Les femmes sont, pour la plupart, de vieilles nourrices auxquelles on assure une petite rente, et dont le seul objectif dans l'existence, est de veiller au bienêtre des blancs qu'elles eurent à élever tout enfants, et pour lesquels elles iraient à la mort. Les nègres purihens ne songent pas plus à l'art qu'aux professions libérales ; on ne compte donc pas parmi eux de poètes, d'avocats ou d'instituteurs. Leur régime alimentaire est d'une grande simplicité et consiste en poulet et en melon. Pour une raison demeurée obscure, les nègres n'apprécient ces denrées que lorsqu'ils les ont volées. Le plus docile d'entre eux ne s arrêtera à rien pour les obtenir. J'ai la conviction que si l'on pouvait amener ces nègres à varier davantage leur menu, un élément de désordre serait éliminé du pays. Sous le rapport des réformes sociales, il n'existe, malheureusement, aucune institution. Les plus avancés des Puriliens s'absorbent trop dans la vie émotionnelle pour qu'on puisse espérer les voir s'intéresser à autre chose. Je faisais mes réflexions sur le nocturne lieu de plaisir dans lequel je me trouvais, lorsque la Présence débita : « Emily, l'une des causes de la popularité du PalaisRoyal », m invitant ainsi à reporter mon attention sur une jeune et jolie fille qui se préparait à chanter, accompagnée au piano par une femme d'un certain âge, au visage dur, et qui devait être étrangère. Je contemplai Emily jusqu'à l'instant où les visages de deux hommes installés à la table voisine, s'amplifièrent. L'un de ces hommes était gros, l'autre maigre, et tous deux portaient une moustache et fumaient un cigare, ce qui ne présageait rien de bon. Ils regardaient Emily avec une attention extrême. Le maigre roulait son cigare entre ses lèvres d'une manière qui est un sûr indice — je ne le sus qu'après, — de sensualité. Quant à la jeune fille, toute son attitude témoignait de son horreur de l'emploi qu'elle occupait ; son expression marquait un profond dégoût, tant et si bien que je me demandai quelle raison avait pu la contraindre à un tel choix, mais aucun de ses auditeurs, et mes voisins en particulier, ne semblant s'en apercevoir, je crus m être trompé. La fin de la première chanson se termina par des applaudissements frénétiques menés par l'homme maigre qui clignait éloquemment de l'œil vers son voisin. — Vous perdez votre temps, lui dit son gros compagnon en secouant la tête, Emily est différente des autres. L'homme maigre se mit à rire d'une manière antipathique. — Laissez-moi faire, dit— il. Emily passait à ce moment devant sa table ; il se pencha, lui prit la main, et l'attira vers lui. Le visage de la jeune fille exprima une telle répulsion que je trouvai surprenant que son admirateur ne le remarquât pas ; celui-ci, bien au contraire, sortit de sa poche un écrin qu'il ouvrit et qui révéla le plus magnifique bracelet en diamants qu'il m'ait été permis de contempler. 63