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recouvrir les plateaux des tables de matières absorbantes pour qu'ils ne puissent réfléchir les paroles; bourrer de matières telles que le feutre le derrière de tout surface tendue ou solide susceptible d'agir comme un tambour. Les expériences techniques sont continuelles. Le piano est un des instruments de musique des plus difficiles à reproduire. Dans un certain studio d'Hollywood on est arrivé à en perfectionner la reproduction par l'emploi de cordes qui le suspendent et l'isolent du sol.
Le son a rendu pour ainsi dire impossible la réalisation en plein air, et exigé la prise au studio, studio construit spécialement, et assurant la parfaite isolation d'avec tout bruit du dehors. Même les scènes extérieures y sont construites et tournées. Ce qui d'ailleurs représente des frais moins onéreux. Parfois pourtant une prise de vue est faite dehors, nous montrant un personnage dans un paysage, sans sonorité ou avec sonorité rajoutée, puis la scène reconstruite au studio y est continuée, permettant la proximité des personnages agissant et parlant.
A toutes ces lois techniques imposées, il faut ajouter les lois d'Hollywood pour satisfaire le public, — handicap — car le public, au lieu d'être écouté, devrait être éduqué. Mais on veut lui donner l'impression que l'on dépense beaucoup d'argent, faire un grand film. Les grands ensembles. Intérêt commercial de publicité. Ces grands ensembles, qui ne durent qu'une seconde, employés pour répondre à ce goût du public pour le spectaculaire et le grandiose, sont un élément qui rend la conception du décor très difficile et nécessite une profonde connaissance de la technique et une grande imagination pour créer l'effet avec les moyens les moins coûteux, ne faire qu'une partie de la construction en laissant croire au tout. Truquages multiples pour lesquels Hollywood possède des systèmes très perfectionnés: superposition, addition d'une partie du désor sur le film même, à l'aide de maquettes ou de sujets peints, etc. Illusion donnée au public qui ne se doute pas que la moitié de ce qu'il voit est truqué. Ces grands ensembles, qui sont une des raisons pour lesquelles le film européen est inférieur au film américain, car il faudrait beaucoup d'imagination ou, mieux encore, beaucoup d'argent pour les égaler, ne devraient être employés que comme un rythme dans le rythme général, allant du grand au petit, créant ainsi des contrastes constants,, et tenant sans cesse l'intérêt en éveil. J'ai compris à Hollywood combien le succès d'un film dépendait de l'ingéniosité du directeur artistique et de son habileté à donner avec un budget limité l'impression d'ampleur, cela en dehors de toute question d'esthétique. Encore une chose trop souvent ignorée en Europe.
Voici ce que j'ai essayé d'ajouter à ce que j'apprenais: Ma conception personnelle en tant qu'architecte: une seule pièce ou groupe rerésenté doit, pour être vrai, non seulement faire partie d'un tout, être le résultat d'un plan général qu'il me faut créer, mais contenir les limitations de l'architecture, donner la sensation de construction. « le rythme constructif >, par des moyens tels que la visibilité
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