La Revue du Cinema (1931)

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Aux Etats-Unis, on réserve le nom d'acteurs (players) à ceux gagnant plus de 15 dollars par jour, tandis que la désignation de « figurant » ou plutôt d'extra (extra player) est attribuée à celui qui gagne moins de 15 dollars par jour. Pour être complet il faut encore signaler l'existence de deux grandes classes d'acteurs parmi ceux tenant des rôles, classes dont l'existence ne se justifie ni par l'importance de ces rôles, ni par les conditions d'exécution du film. Ce sont : 1° les vedettes; 2° les acteurs de seconde importance. Les conditions d'emploi des vedettes font en général l'objet d'arrangements spéciaux : le fait que leur nom est un des éléments importants de la réussite financière du film permet àces artistes de réclamer et d'obtenir fréquemment des conditions beaucoup plus avantageuses que leurs camarades moins connus, mais souvent non moins capables. Pour cette raison, les vedettes ressentent fort peu la nécessité de se grouper avec les autres acteurs en vue de défendre des intérêts professionnels communs; tout au contraire, les conditions imposées par le producteur aux artistes de moindre importance sont souvent d'autant plus dures que les exigences des vedettes ont entraîné des débours plus considérables. Les acteurs de seconde classe, beaucoup plus nombreux que les vedettes, sont obligés de se soumettre aux conditions-types préparées par les organisations patronales. L'artiste de seconde classe ne peut, comme la vedette, discuter d'égal à égal avec le producteur et obtenir des modifications de son contrat. Il ne représente qu'une force économique très faible car la demande de travail est ici beaucoup plus forte que l'offre et un grand nombre d'acteurs sont prêts à accepter les plus médiocres conditions d'engagement. Ce que nous disons des vedettes et des acteurs de seconde importance s'applique plus particulièrement à l'Europe. Aux Etats-Unis, la distinction la plus importante, au point de vue des conditions générales de travail, est celle qui repose sur la durée de l'engagement : acteur permanent, acteur engagé pour tourner un film déterminé: il va de soi, cependant, que la différence entre vedettes et autres acteurs y joue un rôle comme ailleurs. Les figurants forment la classe de beaucoup la plus nombreuse; nous avons déjà indiqué qu'ils représentaient, aux Etats-Unis, 99,9 pour cent des acteurs. Si pour les acteurs de seconde classe la demande est déjà bien supérieure à l'offre, cette différence s'accentue encore pour les figurants : une foule d'individus sans nulle qualification professionnelle sont toujours prêts à travailler à n'importe quelle condition, pour tourner n'importe quoi, dans n'importe quel film. Nous extrayons d'un rapport préparé par M. Charles Berry le passage suivant, qui est également exact pour tous les pays d'Europe : « Dans l'état actuel de l'industrie cinématographique anglaise les figurants se considèrent comme heureux de trouver un emploi deux jours par semaine et, dans bien des cas. ils vivent dans une vraie misère, à la limite de ce que l'on peut appeler « la frontière de la faim ». Les figurants proviennent des classes sociales les plus différentes : travailleurs qui ont abandonné un emploi stable dans l'espoir de « faire du cinéma », plus souvent encore chômeurs ayant exercé autrefois une activité intellectuelle ou pseudo-intellectuelle. Toutefois, des signes d'amélioration se manifestent : après les Etats-Unis, où les figurants sont au bénéfice d'un contrat-type relativement avantageux depuis plusieurs années déjà; ies industriels allemands viennent de s'engager dans la voie de la réglementation des conditions de travail des figurants. Un contrat collectif est entré en vigueur le 1er juin de cette année. Il a fixé la durée du travail à huit heures, non compris les périodes de repos. 31