La Revue du Cinema (1931)

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LA REVUE DES FILMS La parole est rapide. . . THE FRONT PAGE, par Lewis Milestone. Adapté par Bartlett Cormack de la pièce de Ben Hecht et Charles Mac Arthur. Prise de vues par Glen Me Williams. (Howard Hughes — United Artists.) Notre confrère Gaston Thierry, le 16 octobre, commençait son article hebdomadaire de Paris-Midi par ces mots : « L'image est rapide, la parole est lente. » Et il développait : « Nous avons pu vérifier l'implacable exactitude de cette constatation au cours de la présentation des derniers films, lorsque des scènes entières, s'étirant languissamment, venaient gâter par leur monotonie des productions, par ailleurs excellentes. Et nous savions bien que le grand coupable c'est le microphone qui asservit la prise de vue au rythme des paroles, qu'il est chargé d'enregistrer. Comment espérer que le cinéma sonore puisse jamais s'évader puisque cette damnée mécanique — le micro — ne peut suivre l'objectif dans ses déplacements, ses bondissements qui, jadis, firent notre enchantement? » Ces mots ne paraissent-ils pas définitivement déplacés quand des films comme l'Opéra de Quat'Sous, City Streets, vingt autres productions simplement propres ou des comédies comme Animal Crackers, What a Widow! ont largement montré que, même s'il arrête occasionellement les mouvements de l'appareil (il ne suffit d'ailleurs pas que l'appareil ait la bougeotte pour que « ça soit du cinéma »), le dialogue ne ralentit pas forcément l'action ni n'ennuie le spectateur? Ça dépend de ce qu'il fait dire aux personnages... De notre côté, nous n'avons jamais été de ceux qui, à l'avènement du parlant, se fiant à de gauches tentatives, considérèrent la période du muet comme une époque artistique à regretter ou à ne pas regretter. Nous pensâmes que l'enregistrement synchronisé des sons était un progrès; — ■ progrès qui, pour des raisons d'économie de temps, d'argent et d'imagination, pourrait quelque temps substituer la mécanique à l'inspiration, mais nous devinâmes, dès l'apparition des échantillons les plus anodins, de quel enrichissement d'expression le cinéma allait bénéficier, grâce à ce microphone que Gaston Thierry traite encore de nos jours de tyran, et qui permet aux critiques paresseux de mettre tous leurs griefs sur le dos de la parole. C'est trop facile. Nous ne disons pas ça pour Gaston Thierry : mais naguère les mêmes critiques paresseux s'élevèrent contre les sous-titres avec la même véhémence confuse. Car l'appareil, notre mémoire est bonne, restait aussi souvent immobile à l'époque muette qu'à notre époque bavarde; et parfois vingt textes ne suffisaient pas à régler une discussion répartie sur deux personnages dont les plans américains alternaient tant bien que mal. Et nous baillions en même temps que nos confrères partisans du film-sans-sous-titres, mais sans pour ça oublier l'éloquente simplicité ou parfois le mystérieux pouvoir évocateur d'autres textes de films. Aujourd'hui, trop accaparés par l'envie de rogner dans les dialogues, ces mêmes confrères sont mûrs pour admirer sans restriction la 34