La Revue du Cinema (1931)

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l'esprit et le style de cette pièce et par les mœurs du milieu qui l'a inspirée : cette fièvre animale, sauvage et aussi mécanique de la course aux nouvelles retentissantes, à travers les intrigues les plus ignobles, les scandales, les chantages, les rapts, les séquestrations et la lassitude ou l'enthousiasme de ces membres d'une presse de mouchards qui apparaissent vaguement sympathiques seulement quand ils découvrent la malpropreté de gens plus forts qu'eux. Confondu, saoûlé de mots d'un argot local parfois insaisissable, vous vous étonnez en sortant de la salle de ne pas être bousculé au premier tournant par un des personnages du film. Car toutes ces créatures — que ce soit, par exemple, le jeune reporter possédé (Pat O'Brien), son directeur sans scrupules (Menjou), le gros calme cynique (Frank Me Hugh), l'endormi (Matt Moore), le tâtillon (Everett Horton), l'officier de police idiot, Molly (Mae Clarke) — se passent fort bien du cinéma en relief pour sortir des ombres de l'écran, vivants, saisissants. (Parlant américain projeté à l'Elysée-Gaumont.) Jean George Auriol. PHILIPPS RADIO, documentaire de Joris Ivens sur les Usines Philipps d'Eindhoven. Musique et accompagnement sonore par Lou Lichtveldt. Nous avions appris à connaître Joris Ivens par quelques essais : Pluie, Le Pont d'Acier, qui passèrent au Studio 28. C'était un jeune Hollandais qui mettait ses yeux encore neufs au service de son appareil de prise de vues, cherchant comme beaucoup d'autres garçons de sa génération à exprimer de lui-même des choses et des choses que la littérature se révélait incapable de traduire ou de deviner... Depuis, Joris Ivens suivit avec son appareil les travaux d'assèchement du Zuiderzee, œuvre colossale qui doit augmenter d'un cinquième la superficie de la Hollande et faire pousser le blé dans les sillons mouvants de la mer. 'En collaboration avec Eli Lotar, il réalise Zuiderzee, un film émouvant et dur à l'image du travail obstiné où peinent et peinent des ouvriers et des ouvriers dont personne ne saura les noms (pas plus que de ceux qui firent les Pyramides), mais dont le nombre et la force anonymes nous font comprendre quantité de choses que le cinéma nous laissait volontairement oublier; nous font comprendre que les « Documentaires » nous trompaient, qui nous cachaient la vie, la vie véritable, pour nous faire croire que le monde c'était encore de beaux paysages, de belles images, des plages dorées, indolentes, oisives, alors que ce monde factice de poésie bucolique se révèle au plus simple raisonnement dialectique comme irrémédiablement mort... C'est une même impression de force latente et contenue, de travail social, de machinisme écrasant, de puissance vitale économique que dégage son nouveau film sur les Usines Philipps d'Eindhoven. Joris Ivens n'entreprend pas de nous montrer la fabrication d'une lampe, d'un poste de T. S. F., d'un haut parleur, techniquement. Cela ne nous intéresserait pas, nous n'y comprendrions rien, s'il s'essayait à nous l'expliquer. Alors, il n'essaye pas. Si en réalité il nous fait assister à toute la fabrication et 37